Al Green - le révérend de la soul

Sa voix de velours sublimée sur une nouvelle réédition vinyle et CD. Cité comme modèle par Adele, samplé par Massive Attack (I'm Glad You're Mine), repris par Talking Heads (Take Me To The River) ou dans les soundtracks des films de Tarantino, Al Green est un artiste au parcours singulier.

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 Né en 1946 dans l'Arkansas, ce fils de métayer chante dès l'âge de neuf dans un groupe gospel formé par ses frangins. Une sorte de Jackson Five pour le prêche dominical dont il se fera virer pour avoir écouté en cachette un disque de Jackie Wilson, chanteur trop pop et donc trop sacrilège aux yeux de son paternel. C'est en signant en solo sur le label soul de Memphis, Hi(Ann Peebles, Solomon Burke, Syl Johnson) que le jeune Al va prendre son envol.

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Sous la houlette de Willie Mitchell, numéro deux de Hi Records, il enregistre au début des années septante une série d'albums imparables réédités aujourd'hui en format CD digipack et vinyle 180 grammes. Si Let's Stay Together, extrait du disque du même nom paru en 1972, est son tube le plus connu, c'est avec "I'm Still In Love With You" qu'il signe son sommet. Produit de manière avant-gardiste par Willie Mitchell, ce disque alterne chansons sensuelles et titres groovy (une version ralentie de Oh Pretty Woman de Roy Orbison,le titre country For The Good Times de Kris Kristofferson). De la batterie feutrée d'Al Jackson aux cuivres discrets en passant par la voix d'ange d'Al Green, tout y est parfait et impérissable.

Al Green aurait pu devenir immense. Mais en 1974, le destin le frappe durement. Au cours d'une dispute violente, Mary Woodson, sa petite amie de l'époque, le brûle avec de l'huile de maïs bouillante et se donne ensuite la mort en se tirant une balle dans la tête. Al Green y voit un signe divin et renonce à sa carrière de star soul pour se faire ordonner pasteur et fonder son église Full Gospel Tabernacle à Memphis. Sa tentative de come-back en 2005 n'arrive pas à la cheville de ses premiers enregistrements.

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