Albator, corsaire de l’espace

La première rencontre avec le beau pirate balafré date de 1980. Il avait atterri avec son magnifique vaisseau fantôme sur Antenne 2. Le choc! Largement plus riche graphiquement que Goldorak, cet animé charriait un bestiaire mystérieux et fascinant: les Silvydres, une harpiste sans bouche, la belle Nausicaa et le nerveux Ramis, l’ami mort du capitaine, reconverti en âme-ordinateur multicolore de l’Atlantis, fameux vaisseau à tête de mort.

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Et bien sûr, Albator, corsaire rebelle et mélancolique, un peu porté sur l’écologie, mais surtout sur le vin rouge. Secret, inquiétant, mais grand frère toujours présent. Véritable héros de notre enfance. 

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Autant le dire tout de suite: la déception de cette adaptation ciné est à la hauteur de l’attente. Pas de Sylvidres… et presque pas d’Albator à l’écran, le film étant tiré du manga Harlock (premier nom du célèbre capitaine), lui-même adapté en dessin animé par la Toei Animation. Mais il ne faut pas jeter cette nouvelle version avec les rêves flétris de notre enfance pour autant. Passons sur l’histoire, inutilement complexe et aux fils narratifs plutôt tordus. Car ce space opera est par ailleurs d’une beauté sidérante. Les détails, les ombres, rien n’est oublié dans cet univers sombre au photoréalisme exceptionnel. Miroir noir de l’éclatant Tintin de Spielberg, Albator 2014 est un poème nihiliste terrible déguisé en madeleine de Proust pour adultes. Et un choc visuel constant qui sonne comme la promesse solennelle des merveilles à venir de l’animation.

Réalisé par Shinji Aramaki. Avec les voix de Shun Oguri, Haruma Miura, Yû Aoi - 110’. 

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