Barbara Mertens "La radio, c'est ma vie"

A la barre et au micro de Bel Matin, la journaliste manie fermeté et sourire, proximité et rigueur.

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Elle a toujours la poignée de main et le sourire francs. A 45 ans, Barbara Mertens incarne l'info de Bel RTL. Et son succès incontestable. A peine sortie de sa matinale et avant un cocktail politique d'André Flahaut, elle nous gratifie  dans son bureau de quelques considérations sur sa carrière, son prénom, son rire, voire la concurrence.

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Ça vous inspire quoi, les 100 ans de la radio?

Barbara Mertens - La radio est le média le plus essentiel dans la vie des gens. Régulièrement donné pour mort, notamment à l'arrivée d'Internet, il tenait sans cesse.

Sans parler de centenaire, cela fait un bail que vous êtes à RTL...

B.M. - Pas cent ans, je rassure tout le monde (rire). Je suis arrivée en août 1996. Quasi 18 ans, j'ai fait des JT, de la radio. Puis je suis devenue responsable de la rédaction radio, mon média de prédilection. Un parcours sérieux, toujours au service de l'info dans un esprit positif. Quand je m'installe dans mon bureau à 5h30 du matin et vois la ruche se mettre en mouvement, je m'y sens heureuse.

Que répondez-vous à ceux qui disent: "Elle commence à 5 heures mais à 9 heures, finie, la journée"?

B.M. - (Rire.) Ah, ah, ah, le cliché! Mes journées, c'est souvent 5h30-16 h. Car après l'antenne et Bel Matin, j'enquille la conférence de rédac, la gestion des 40 personnes sous ma responsabilité, les réunions avec la télé, Internet, la préparation des élections et le mondial, l'audition de candidats pigistes...

Votre arrivée à RTL a coïncidé avec la découverte des corps de Julie et Mélissa. Un souvenir marquant...

B.M. - Oui. C'était le 17 août 1996. A l'époque, je bossais en France puis j'ai choisi de revenir en Belgique. Ce week-end-là, Bel RTL m'a demandé de faire mes premières armes comme pigiste. Et le premier jour, c'est la découverte des corps des fillettes à Sars-la-Buissière. Dès avant les fouilles, je me suis retrouvée le matin à la maison de Dutroux. Il n'y avait pas un chat, quiconque aurait pu entrer dans la maison à peine barrée par un bandeau plastique "Police". On avait accès au jardin, on pouvait fouiner partout. Au fil de la journée, les choses se sont emballées. L'après-midi, tout avait changé. Les médias étaient là en force et les pelleteuses creusaient. Jusqu'à la découverte. J'ai assumé tous les directs radio de fin de journée. Une semaine plus tard, j'étais engagée...

Pas frustrée de ne pas avoir réalisé vos rêves d'enfance de devenir reporter de guerre ou acteur humanitaire?

B.M. - Cela peut encore se faire (rire). Les voyages, j'en fais à titre privé et j'ai eu la chance à l'époque de Bel Soir de faire des spéciales à l'étranger. Mais le métier et les moyens d'info ont évolué. Le rêve de mes 15 ans ne serait plus le même aujourd'hui. Quant à l'humanitaire, je ne désespère pas d'un jour m'y investir. Quand j'aurai 55 ans, je ne me lèverai plus à 4 heures du matin pour parler dans le poste, donc je pourrai encore me mettre au service d'une bonne cause.

Responsable de la rédaction de Bel RTL est un poste-clé car l'info est déterminante dans le succès. Comment vivez-vous les sondages qui remettent parfois en question le leadership de Bel?

B.M. - On doit prendre ces chiffres en compte quel qu'en soit le résultat. A mon arrivée à Bel RTL, la radio avait 5 ans mais en info tout restait à faire. Faire une radio de musique et jeu, c'est pas trop sorcier. L'info c'est autre chose. La RTBF était le seul référent info dans la tête des gens. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. C'était un vrai défi. Largement relevé. Les audiences sanctionnent le travail de toute la chaîne, de toutes les équipes.

Quand il faut changer, comment être sûr de prendre les bonnes décisions? Par exemple, pourquoi Pascal Vrebos est retourné au Bel Soir? Pourquoi Christian De Paepe a glissé de l'animation à la météo...?

B.M. - Les audiences sont une chose, une autre les êtres humains à gérer. Comme Vrebos qui à un moment en a marre de se lever tôt le matin... Thomas Van Hamme, débauché à la RTBF, est un animateur idéal pour le matin. Et le prime time radio, c'est la matinale! On a estimé, étude à l'appui, que la formule du duo de journalistes (moi et Vrebos) le matin était trop sérieuse. Notre auditeur voulait plus de musique et de légèreté.

Et vous, vous avez choisi de rester le matin...

B.M. - ... J'ai accepté d'être le matin, nuance (éclat de rire). Je suis rédac' chef et le prime time, c'est le matin, donc c'est là que tout doit être le meilleur. Il est logique que le capitaine du bateau soit à la barre de la tranche la plus stratégique. Et à l'antenne, car c'est mon désir. Moi, j'ai commencé les petits matins après 40 ans, en général à l'âge où d'autres abandonnent ce créneau (rire). Ça me permet aussi d'avoir une vie familiale, et d'être là en fin de journée pour mes deux filles ados.

Qui est le concurrent le plus direct de Bel RTL?

B.M. - VivaCité, bien sûr. Elle s'est construite sur les fondamentaux de Bel RTL. On sait pourquoi. Francis Goffin, patron des radios RTBF, a créé avant cela Bel RTL. Mais nous existons par nous-mêmes avec notre identité, notre ton, notre politique éditoriale, rédactionnelle et des programmes. On n'espionne pas ceux d'en face. Il est  cocasse que quand nous avons créé Les auditeurs ont la parole on criait au scandale, à la démagogie car on laissait dire n'importe quoi par n'importe qui à l'antenne. Aujourd'hui, que fait d'autre VivaCité avec Benjamin Maréchal et C'est vous qui le dites?

Qu'avez-vous pensé de l'opération Viva For Life?

B.M. - Vraiment une chouette idée! C'est sûrement ma fibre humanitaire qui parle (rire). Cela a dû être très dur à faire pour nos confrères. Non, vraiment, chapeau.

Et sur l'info pure et le politique, c'est La Première votre concurrente?

B.M. - Peut-on sérieusement parler d'un concurrent? Quand on voit les audiences.... Nous divergeons radicalement sur la conception intellectuelle et la vision de l'info. Bel RTL, c'est la proximité à tous les niveaux. Y compris à travers une info visant avant tout à répondre aux questions et préoccupations des auditeurs.

Voir la suite de la rencontre dans le Moustique du 22 janvier 2014

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