Bonne affaire d’Etat

Albert II qui nous fait une accolade à Marc Wilmots, son sauveur: tout est dit. J’y étais, au stade: ce n’était pas un match de foot.

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Enfin si, les Diables ont battu la Serbie, la Croatie a perdu, la distance Belgique-Brésil s’est rétrécie de quelques milliers de kilomètres et la samba était top, dans les gradins. Mais ce n’était pas un match: c’était une affaire d’Etat. Et une toute grosse!

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Elio avait même convoqué, pardon, suggéré la présence spontanée de Papajesté, de Mamajesté, de sainte Mathilde et de mini-Elisabeth 1re. (Et surtout pas celles d’Astrid et de Laurent! A 320.000 et 307.000 € de dotation pour 63 et 35 activités officielles par an, ce qui leur fait respectivement 1,21 et 0,67 activité par semaine, donc 5.079,37 € à la prestation pour Astrid et 8.771,43 € pour Laurent, on est trop proches du foutage de gueule. Ne parlons pas de Fabiola.)

Nos Majestés n’ont pas perdu leur précieux temps puisqu’elles ont assisté en live au sauvetage du pays. Oui, retenez cette date: le vendredi 7 juin 2013, les Diables Rouges ont sauvé (ce qui reste de) la Belgique. La tête de Kevin De Bruyne, petit Flamand gantois, puis celle de Marouane Fellaini, grand Bruxellois d’origine marocaine, le tout sous la direction de Marc Wilmots, solide Wallon de Jodoigne, ont arraché la Belgique à la N-VA. Et le gag, c’est que, pour ce faire, ils ont reçu un solide coup de main d’Ecossais volontiers indépendantistes.

J’exagère? Même pas. Sauf déconnade de dernière minute, nous y serons, au Brésil. Et c’est quand, la Coupe du monde? Coup d’envoi le 12 juin 2014. C’est cela même: 18 jours après le 25 mai 2014, jour du méga-scrutin de la mort qui devait tuer la Belgique.

Après, donc. Oui mais… Faites confiance à mes amis des gazettes, des télés et des radios: deux bons mois avant le Mondial, c’est-à-dire en pleine campagne électorale, la marmite des Diables va chauffer tout rouge.

Stage de préparation, matchs amicaux dans un stade Roi Baudouin en folie, grand départ pour le Brésil… Garanti, la Belgique mangera du Diable à la louche. Comment va le petit doigt de pied d’Eden Hazard? Bien. Et Vincent Kompany, il nous a fait une bonne sieste? Excellente. Thibault Courtois a-t-il bon appétit? Toujours. Et la copine d’Axel Witsel, elle est comment? Blonde.

Bart De Wever aura beaucoup, mais alors beaucoup de mal à faire la une. Au mieux, il la partagera avec du noir-jaune-rouge dans une atmosphère diablement belgicaine. Bref, l’horreur pour la N-VA, qui pourrait, devrait, perdra (chiche?) les quelques pour cent nécessaires au blocage espéré de cette horreur de Belgique…

Et c’est donc là qu’on se dit: ce pays est unique au monde! Son existence tient entre les mains, ou plutôt entre les pieds d’une petite vingtaine de gamins tapant dans un ballon rond, ignorant totalement l’existence du confédéralisme et se fichant de la grosseur des paquets de transferts de compétences.

Tout à coup, l’opération "total relooking je me décoince" de Philippe, avec ses 20 km de Bruxelles, son Mickey, son verre de bière dans son bistrot de San Francisco en regardant les Diables à la télé, tout ça devient inutile. Parce que la Belgique a une vraie famille régnante: le roi Wilmots, un héritier du trône, Vince "The Prince" Kompany, et les autres petits princes du ballon. Pas mal non plus: leurs dotations sont payées par Chelsea, Arsenal ou le Bayern…

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