Compétition, Adieu au langage : Godard remixe la 3D

Le cinéaste d’A bout de souffle n’est pas venu à Cannes mais son film a suscité la surprise, mixant mémoire historique du XXème siècle et digressions absurdes et provoc.

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« Godard for ever !!! » hurle un spectateur alors que le film commence. L’un des réalisateurs cultes de la Nouvelle vague livre un film déroutant et punk, une sorte de jeu de piste dans la tête de l’auteur.

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L’histoire s’articule autour des digressions désarticulées d’un couple et de leur chien Roxy (lui, plus âgé, elle, la trentaine, souvent nus) sur différents sujets : la littérature (on lit des auteurs russes, Dostoïevski, Soljenytsyne, Mary Shelley…), l’Afrique (une phrase revient, sans lien avec le reste : « Est-il possible de produire un concept d’Afrique ?), les « images qui  sont le meurtre du présent », les fascismes du XXème siècle ou la Révolution française, et même le caca (« la pensée retrouve sa place dans le caca », oui).

Grand mix ou grande bouillie intellectuelle (rien sur le 11 septembre par exemple) censée démontrer l’absence de toute communication possible entre être humains, le film se distingue aussi par son montage, éclaté et difracté (en 3D, sur certains plans, le spectateur doit même regarder l’image d’un œil, puis d’un autre).

Godard a bien pris son pied dans ce montage plus que cut (les scènes ne durent jamais plus de quelques secondes) remixant tout ensemble images d’archives (Hitler, des vieux films de cinéma en noir et blanc) et d’autres images filmées (une jeune fille lit, des garçons s’échangent des I phones, de brèves images de coït). Mais au final, c’est le chien qui gagne.

 

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