Compétition, Jimmy’s Hall : un Ken Loach joyeux et très irish sur un sujet grave

Le réalisateur britannique a beau faire planer le doute sur son éventuel retrait du cinéma, son dernier film sur l’Irlande des années Trente est une bouffée de légèreté dans une Compétition un peu plombée.

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Certes, le Ken Loach d’aujourd’hui n’est pas celui du Vent se lève (Palme d’or 2006), mais son cinéma fait toujours autant de bien. Jimmy’s Hall, c’est l’histoire d’un dancing, d’un club de jazz, de littérature et d’art, ouvert par une communauté irlandaise dix ans après l’Indépendance. Et qui se trouve confrontée à la colère de l’Eglise.

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Au cœur de ce conflit, Jimmy Gralton (over charming Barry Ward), de retour à la ferme familiale après dix ans d’exil aux Etats-Unis. Dix ans au cours desquels son grand amour, Oonagh, a refait sa vie. Dix ans qui ont aussi vu le nouvel Etat irlandais se rigidifier. Accusé d’être à la solde de l’impérialisme anglais et de la « losangelisation » des traditions ancestrales irlandaises parce qu’il ramène du jazz noir américain et un gramophone, Jimmy devient la cible principale de l’évêque du coin.

 

Avec un humour qui ne ressemble qu’à lui, Ken Loach dédramatise les situations mêmes qu’il dénonce : l’évêque (qui sirote du whisky le soir, on ne se refait pas) n’est jamais loin de remettre en question ses convictions. Et les réactionnaires ne savent pas faire la fête.

Car c’est bien de fête dont il est question dans ce film généreux, bienveillant avec la jeunesse (belles scènes de groupe) et pudique dans l’amour (sublime scène de danse muette entre Jimmy et Oonagh)… Un beau film, tout simplement.

 

Bande-annonce Jimmy’s Hall

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