Compétition, The Search : Hazanavicius livre un film de guerre classique et anti-russe sur la guerre de Tchétchénie

Le réalisateur de The Artist et desOSS 117 s’attaque au film de guerre en transposant la trame du film des Anges marqués (1948) dans la seconde guerre de Tchétchénie en 1999. Quitte à s’attirer quelques sifflets (pro-russes ?) en fin de projection ce matin. Un film qui devrait susciter quelques réactions politiques, alors que la Russie se trouve à nouveau au bord de la guerre avec l’Ukraine.

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Carré, classique, le film est raconté de trois points de vue différents, censés montrer les différents aspects d’une guerre qui a coûté des centaines de milliers de morts civils (dont le massacre de Grozny en 2000), et dont les trauma sont encore visibles aujourd’hui.

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Le film s’ouvre sur des images vidéo d’un massacre de civils par les soldats russes. Les parents d’une famille sont abattus sous les yeux des trois enfants. Dont nous suivons alors le parcours, et dont les retrouvailles motivent la quête (« search ») du film. C’est ensuite l’histoire de Carole, jeune attachée à la Commission européenne, qui va recueillir le gamin de neuf ans, devenu mutique, et lui redonner goût à la vie. Tout en bataillant au niveau politique pour que le conflit soit reconnu comme « catastrophe humanitaire ». a part une scène très « cannoise » (lorsque le gamin se lance dans une danse traditionnelle sur les Bee Gees), l’émotion ne prend pas vraiment entre tous ces personnages un peu trop « lissés ».

En parallèle de ces destins de civils tchétchènes brisés (plans de femmes sur les routes, d’hommes aux regards vides et d’orphelins dans un centre dirigé par la très sobre Annette Benning), Hazanavicius entend raconter comment les Russes fabriquent non pas des soldats, mais des meurtriers. Le film suit le parcours initiatique et chaotique d’un jeune enrôlé dans l’armée, qui subira tous les sévices afin d’être assimilé par ses pairs. Violent, le film dénonce clairement les pratiques  de l’armée russe et fustige directement Vladimir Poutine. C’est dans cet engagement que le film touche le plus. On pense au récent film d’Angelina Jolie, Au pays du sang et du miel, qui dénonçait avec courage les viols de femmes  en Bosnie. Une fois formé, le jeune soldat est envoyé sur le front, il trouve une caméra vidéo, et tourne des images de massacre. La boucle infernale est bouclée.

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