
Depeche Mode: "Faire partie d'un groupe peut se révéler dangereux"

La lecture de votre article continue ci-dessous
[...]
Quand on a vendu plus de 100 millions de disques, qu’est-ce qui donne encore l’envie de réussir un grand album?
Martin Gore - Nous sommes tous toujours très passionnés de musique et quand on entre en studio c’est tout simplement important pour nous de faire quelque chose que nous aimons. Depuis une dizaine d’années, les ventes de disques en général ont connu un lent déclin. Nous avons beaucoup de chance d’avoir une solide base de fans mais, même pour nous, les chiffres sont en baisse. Cette conjoncture fait que les albums sont devenus moins importants qu’avant. Mais je n’aimerais pas que nous nous contentions de faire des tournées sans rien sortir de nouveau. Nous ne vivrons jamais sur notre passé.
Votre tournée mondiale débute ce 4 mai à Nice. Ça reste un moment privilégié?
M.G. - On nous demande souvent pourquoi nous sommes toujours là après plus de trente ans de carrière. Je pense que c’est principalement parce que nous avons toujours fait de longues tournées qui ont permis de construire petit à petit un public. Donner des concerts a toujours été très important pour nous. Sur scène aujourd’hui, on a un batteur et on s’écarte toujours des versions originales. C’est bien plus visuel d’avoir un groupe et de jouer vraiment en live. Même si, bien entendu, nous restons toujours tributaires des ordinateurs pour reproduire des séquences programmées. Ça n’aurait aucun sens de tenter de rejouer des séquences très rapides en live, ce serait aussi inutile qu’inintéressant.
La tournée, c’est vraiment le moment de gloire de Dave Gahan, il est en première ligne. Comment vivez-vous ce moment?
M.G. - Ce n’est bien évidemment pas aussi épuisant physiquement pour le reste du groupe. Il y a une fatigue qui s’installe, on brûle plus de calories qu’en temps normal, on mange plus mais on ne prend pas de poids. Dave, lui, termine les shows totalement en sueur. Moi, il m’arrive d’avoir juste une ou deux gouttes qui perlent.
Depeche Mode a traversé des moments difficiles avec les excès de drogues, d’alcool. Faire partie d’un groupe est un boulot dangereux?
M.G. - Ça l’est d’une certaine manière car les gens vous encouragent activement à boire ou à prendre des drogues, ils aiment vous payer un verre ou vous fournir de la drogue. Les gens vous poussent toujours dans ce sens. Et puis la majorité des musiciens qui sont dans des groupes sont des artistes qui possèdent une imagination débordante, qui aiment expérimenter, qui sont curieux. C’est une combinaison très explosive.
Comment expliquez-vous que chaque génération commet les mêmes erreurs, que certains en meurent encore aujourd’hui?
M.G. - Les artistes sont souvent réputés pour vivre des vies hédonistes. Et c’est difficile, lorsqu’on est jeune, qu’on a du succès et qu’on a le monde à ses pieds, de ne pas profiter de tout ça. On n’a pas la sagesse de comprendre qu’on ne fait pas forcément les bons choix… Mais c’est aussi très amusant. Je dois l’avouer, c’est très amusant de profiter de tout ça, surtout quand on est plus jeune!
Avec "Delta Machine", Depeche Mode offre une dimension nouvelle au blues. D’où vient cette influence?
M.G. - Dans les chansons, c’est sans doute moi qui apporte cette dimension. Mais dans l'attitude et la manière dont il les interprète, c’est vraiment Dave. Il est passionné par le blues, il en écoute beaucoup et je pense que ça a influencé sa manière de chanter sur cet album.
[...]
Quelle carrière d’artiste vous inspire le plus aujourd’hui?
M.G. - J’ai toujours été un grand fan de David Bowie. Je viens tout juste de télécharger son nouvel album et je dois dire que c’est un travail époustouflant. Après dix ans d’inactivité, c’est un retour en grande forme. Cet homme m’a toujours beaucoup épaté.
Retrouvez l'interview complète dans le Moustique du 3 avril.
Le 7/7 à Rock Werchter.
Depeche Mode
Delta Machine
Sony