
Devenez riches en dix ans (texte intégral)

Frank van Rycke, 44 ans, est un homme riche. C’était pour lui un objectif, il l’a atteint grâce à des trucs tout simples, comme il les qualifie lui-même.
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L'expertFrank van Rycke, Namurois d’origine, est devenu riche en quelques années. Son ouvrage Faire fortune en 10 ans: comment s'y prendre est un best-seller en Flandre. Il vient d'être traduit en français. |
Aujourd’hui installé au Luxembourg (pays de grosses fortunes s’il en est), ce francophone qui a étudié en Flandre fait travailler quinze personnes dans le secteur de la formation sur mesure et s’offre le luxe de partager sa méthode dans un livre qui vient de paraître en français. D'après lui, c'est sûr, tout le monde peut aussi devenir riche en dix ans. A une époque où l'ascenseur social paraît de plus en plus figé et les gros revenus réservés à une élite, on l'écoute sans peine...
Alors comme ça, n’importe qui peut faire fortune en dix ans à peine?
Frank van Rycke - Oui, on en a tous le potentiel. Pour autant évidemment d’avoir la santé, d’éviter certains coups durs, etc. Le tout est de s’en donner les moyens.
Mais "faire fortune", ça signifie avoir combien sur son compte?
F.V.R. - Il n’y a pas de montant précis, ça dépend du mode de vie choisi. J’ai vu quand je travaillais en banque des gens qui avaient 4 millions d’€ d’épargne mais qui en dépensaient 300.000 par mois sans travailler. Ceux-là sont dans une forme de richesse temporaire, car ils dépensent sans renflouer et pourront donc un jour se retrouver sans le sou. Imaginez par contre quelqu’un qui a une pension de 1.000 € mais dont la maison est payée au terme de sa carrière. Celui-là est durablement à l’abri…
Voilà un de vos credos développé dans votre ouvrage: pour être riche il faut d’abord ne pas dépenser plus que ce qu’on gagne.
F.V.R. - Tout à fait. Beaucoup de gens me disent "Je ne gagne pas assez pour pouvoir économiser…". Eh bien en général, en analysant leur budget mensuel, je ne suis pas d’accord avec leur constat.
C'est-à-dire?
F.V.R. - Le point de départ de la fortune est la constitution d’un capital, même petit. Pour y parvenir, il faut tailler dans ses dépenses. Renégocier ses tarifs GSM est un moyen tout simple par exemple. D’autres? Si vous êtes fan de nouvelles technologies ou de tuning ou que vous pratiquez un sport, faites le compte de ce que cela vous coûte réellement. Je n’invite pas à la radinerie mais en s’abstenant, on économise très vite des centaines d’€ par mois. Et sur 20 ans, cela représente d’énormes montants.
Pour réduire toutes ces dépenses quotidiennes, vous recommandez notamment la technique du petit carnet.
F.V.R. - Croyez-le ou non mais j’ai commencé ainsi. En notant précisément toutes mes dépenses. Même le paquet de chips en fin de journée. D’abord ça donne une idée précise de où part l’argent mais surtout ça incite à réduire un peu chaque mois les frais non nécessaires.
Dans votre livre vous donnez aussi beaucoup de conseils de gestion de carrière.
F.V.R. - Au boulot, la première chose est de ne pas se lancer trop vite seul. Mieux vaut avoir un patron qui vous apprendra le métier. Et s’il vous voit comme quelqu’un de confiance et de fiable, il pourra devenir un bon client le jour où vous prendrez votre envol comme entrepreneur indépendant.
Mais si on reste salarié, comment faire pour bien négocier une augmentation de salaire auprès de son patron?
F.V.R. - La première chose, c’est d’oser la demander, ça ne coûte rien. Surtout, il faut avoir en tête la valeur ajoutée que vous représentez pour celui qui vous paie. Mettez-vous à sa place: lui se demandera toujours "Qu’est-ce que je risque si je le perds?". Pour étayer votre demande, ayez en main une offre d’un concurrent ou la confidence d’un collègue qui gagne plus que vous pour un travail comparable. Soyez presque amical en expliquant à votre chef que vous êtes bien chez lui mais que vous voilà obligé de lui demander cette augmentation vu les circonstances.
Et comment savoir que le moment est venu de changer de job?
F.V.R. - Lorsqu’on n'apprend plus rien et qu’on maîtrise tout ce qu’il y a à faire dans la fonction. Attention, toutefois: une fois atteint ce stade, il ne faut pas partir immédiatement, car c’est pour votre patron le moment où vous allez être le plus utile. N’oubliez pas ce que je disais juste avant: si vous voulez qu’il vous regrette et cherche à prolonger la collaboration par exemple comme client, il faut d’abord vous rendre indispensable. Ce ne sera pas le cas s’il se dit que vous vous êtes uniquement servi de son entreprise dans votre propre intérêt.
Toujours est-il que pour devenir vraiment riche, vous recommandez l’immobilier plutôt que l’investissement en banque...
F.V.R. - Clairement! De toute mon expérience j’ai rencontré un seul homme qui a fait fortune en investissant dans des fonds type actions. Un seul! Le mieux reste donc la brique. Mais il faut choisir intelligemment son bien.
Donnez-nous vos trucs pour "bien acheter"!
F.V.R. - D’abord devenez expert de votre futur quartier. Prenez le temps de l’arpenter pour l’évaluer. Ne vous demandez pas uniquement ce qu’il représente pour vous mais aussi pour celui à qui éventuellement un jour vous louerez l’appartement, la maison ou le studio: y a-t-il des écoles, des transports publics, des commerces, du parking ou des plaines de jeux à proximité? Tout cela donne de la valeur à votre bien. Ensuite, faites toujours jouer la concurrence. Chez le banquier comme auprès du vendeur, présentez-vous avec une autre offre en main, dites qu’elle est meilleure que la sienne. Mais ne la lui confiez pas: ce serait trop facile pour lui de la démolir. Enfin, n’hésitez pas à contourner les intermédiaires payants. Notamment les agents immobiliers. Si vous négociez directement avec le propriétaire, vous éviterez de payer la commission d’une agence.
Vous avez dû passer des heures à négocier dans votre vie…
F.V.R. - Oh oui! Même pour de l’électroménager ou des chaussures… Un exemple: lorsque vous allez au magasin du coin acheter des bananes et qu’elles vous semblent un peu passées, dites-le et demandez "Combien de réduction me faites-vous sur celles-ci?". Rien que dans la manière de formuler la question, il y a une incitation à proposer quelque chose. Une fois sur deux ça fonctionne!
Certes, mais que de temps perdu sur une vie!
F.V.R. - Que d’argent gagné, surtout. Mais c'est vrai, il y a un stade où le temps compte aussi, je ne le nie pas. En ce moment, je dois faire réaliser des travaux. Les offres que j’ai reçues oscillent entre 400.000 et 120.000 €. La moins chère a mis des semaines à m’arriver mais là, le rapport temps/argent est intéressant et j’ai "gagné" de l’argent en perdant du temps.
Vous qui avez "fait fortune", vous pouvez nous le dire: être riche, c’est vraiment être heureux?
F.V.R. - Non. Mais j’ai tout de même deux convictions. Primo, être dans les soucis financiers rend malheureux. Deuzio, être à l’abri du besoin est une vraie richesse. Michel Geyer