Esperanzah! Nos cinq coups de cœur

Installé dans le cadre enchanteur de l’abbaye de Floreffe, le festival namurois peut à nouveau se féliciter de sa programmation musicale. Projecteur sur nos cinq coups de coeur et notre playlist.

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À la croisée des mondes et des cultures, l’affiche de cette treizième édition fait tomber les frontières qui séparent encore les genres et les continents.

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Si on devait cataloguer les festivals d’été sur base de leur personnalité, Esperanzah! serait une fameuse tête d’affiche, peut-être le plus grand festival de Belgique. Fondamentalement ouvert sur le monde et ses réalités, l’événement propose chaque année une programmation audacieuse et défricheuse. Découvertes musicales et dimension humaine président en effet à la destinée de cet événement engagé qui n’hésite jamais à se mouiller en marge des mélodies: campagne de sensibilisation, arts de la rue, animations pour petits et grands, cinéma et performances nocturnes donnent un autre sens aux festivités. Véritable alternative culturelle, Esperanzah! travaille avec des partenaires éthiques - entendez: pas d’exploitation des petits Pakistanais - et reste sensible à la question du développement durable. Parallèlement à ces initiatives, le festival propose quelques jolies sensations musicales. Voici nos cinq coups de cœur.

#1 Manu Chao

Le Clandestino a choisi Floreffe pour jouer la seule date belge de sa tournée estivale. C’est donc un événement. Il faut dire que l’ancien patron de La Mano Negra et le festival namurois partagent de nombreux points communs. En 2001, Manu Chao publiait l’album "Próxima Estación: Esperanza". Signe avant-coureur d’une formidable histoire d’amour avec Esperanzah!, ce titre symbolise à lui seul les valeurs défendues depuis toujours par le festival: espoir, échanges, rencontres et engagement citoyen pour le monde de demain. Après s’être produit aux quatre coins de la planète avec le groupe Radio Bemba, le globe-trotter invite La Ventura à poursuivre l’aventure à ses côtés. Esperanzah! accueille ici l’un des concerts les plus attendus de l’été.

Jeudi 31/7, Scène Côté Cour, 23 h

#2 The Broken Circle Bluegrass Band

C’est une histoire typiquement belge: un nouveau conte de fées au pays du surréalisme. En adaptant la pièce de théâtre The Broken Circle Breakdown au cinéma, le réalisateur Felix Van Groeningen ne se doutait pas qu’il remporterait un césar et une prestigieuse nomination aux Oscars. Mais il n’était pas au bout de ses surprises: le succès du film allait encore prendre un autre virage… Confiée aux acteurs et à quelques musiciens hors pair, la bande-son du film a véritablement crevé l’écran. Adulée par la critique, saluée par le public, elle sort aujourd’hui des salles obscures pour une virée en plein air. Réuni sous le nom The Broken Circle Bluegrass Band, le groupe s’invite sur la scène d’Esperanzah! pour une chevauchée à travers les décors fantasmés de l’Amérique d’autrefois. Au programme: un rodéo de banjo et une romance au micro digne de Johnny Cash et June Carter. Déjà culte.

Jeudi 31/7, Scène Côté Jardin, 21h15

#3 Les Ambassadeurs

Samedi soir, c’est un petit bout d’histoire qui s’écrit sur les vieux pavés de l’abbaye de Floreffe. En 1973, le chanteur malien Salif Keita s’est associé au guitariste guinéen Manfila Kanté pour former Les Ambassadeurs. Visionnaires, les deux hommes ont véritablement révolutionné les musiques traditionnelles africaines. Groove déchirant, balafon, percussions, cuivres torrides, guitares électriques et voix mystique: les mecs ont gravé des morceaux  légendaires. Coursés par les collectionneurs comme de véritables trésors, certains de leurs disques se sont d’ailleurs échangés contre des lingots d’or. Décédé en juillet 2011, Manfila Kanté n’est plus. Mais les autres musiciens honorent encore et toujours sa mémoire. Objet d’un culte retentissant, le groupe se rassemble aujourd’hui autour de ses figures originales: Salif Keita, Cheikh Tidiane Seck ou Amadou Bagayoko (Amadou & Mariam) sont notamment du voyage. Un concert qui s’annonce fort. Très fort.

Samedi 2/8, Scène Côté Cour, 22h30

#3 Fauve ≠

Collectif énigmatique et emblématique d’un renouveau du rock français, Fauve ≠ chante la révolte adolescente et le malaise d'une époque. En mode "chanté-parlé", le leader du groupe parisien adresse un doigt tendu en direction d'une société rongée par le capitalisme et les convenances. Entre rythmiques martiales et guitares tranchantes, les paroles tiennent ici une place centrale. Originales et crues, elles sont débitées dans l’urgence et la tension. Après un concert époustouflant livré quelques semaines plus tôt aux Francofolies de Spa, les garçons débarquent à Floreffe avec un message d’espoir et des chansons censées changer le monde. On attend de (re)voir ça. Avec impatience.

Dimanche 3/8, Scène Côté Jardin, 22h30

#4 Ayo

Officiellement, elle s’appelle Joy Olasunmibo Ogunmakin, mais tout le monde la connaît sous le nom d’Ayo. Chanteuse allemande née d’un père nigérian et d’une mère tzigane, la belle pose ses charmes au carrefour des cultures. Chez elle, le métissage est un don naturel. Active depuis 2002, l’artiste a d’abord été comparée à Tracy Chapman avant d’imposer sa personnalité et de voler bien au-dessus de la mêlée. Entre soul, folk et reggae, sa musique est, de loin, le chemin le plus court pour traverser les frontières d’un monde meilleur. Dans quelques jours, Ayo tombera dans les bras d’Esperanzah! Prévue juste avant le bouquet final, la scène s’annonce inoubliable.

Dimanche 3/8, Scène Côté Jardin, 19h30

 

Festival Esperanzah!, du 31/7 au 3/8.

www.esperanzah.be

 

 

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