
Gerald Watelet "Pas de regret, pas de remords, pas de rancune"

C’est dans son appartement ixellois que Gerald Watelet, baskets aux pieds, nous reçoit. Foufoune, son chat, trône sur un fauteuil au milieu du salon. Nous nous installons dans un coin de cette pièce aux larges baies vitrées donnant sur le jardin et décorée de mille objets d’époques différentes. A l'image du demi-siècle bien rempli du propriétaire des lieux aujourd'hui monsieur Gotha de C'est du belge et monsieur fourneaux de Un gars, un chef... La télé est sa dernière vie. Après tant d'autres. N'est-ce pas, Gégé?
La lecture de votre article continue ci-dessous
Comment tout a commencé dans la vie de Gerald Watelet?
Gerald Watelet - Tout!? Oh là... Dison que je suis né le 11 décembre 1963, il faisait froid et il neigeait. Je pesais 3,6 kilos et je n’avais pas un cheveu sur la tête. Ils pousseront roux, une horreur pour ma mère qui voulait tout sauf un roux.J’ai passé mon enfance à Naninne, puis nous sommes allés vivre un an à la ville où j’étais triste comme les pierres. J’étais un petit sauvage qui préférait plutôt courir dans les prés que faire ses devoirs.
Donc, votre truc, c'était plutôt la campagne?
G.W. - Complètement! J’étais un petit sauvage qui préférait plutôt courir dans les prés que faire ses devoirs: une enfance calme et tranquille en somme. J’avais un oncle boucher, une tante poissonnière, mes grands-parents avaient un potager et un verger, il y avait des pigeons, des lapins, des poules et nous vivions au fil des saisons. Chez mes grands-parents, la qualité primait avant tout, que ça soit au niveau des vêtements, de la nourriture, de la maison… Ce goût des bonnes choses, je l’ai toujours.
C'est cet épicurisme qui vous a amené naturellement vers l’école hôtelière à Namur
G.W. - On peut le voir comme ça. Même si j’aurais adoré être danseur de ballet. Mon père a mis le holà en disant que ce n’était pas un vrai métier. Mais "Pas de regret, pas de remords, pas de rancune", telle est ma devise. Comme je suis né dans une famille festive qui aime boire, s’amuser, manger, je me suis dit que l’école hôtelière ce n’était pas mal, surtout que j’adore m’occuper des gens et des maisons.
Comment entre-t-on ensuite à la Villa Lorraine, cette institution de la gastronomie bruxelloise?
G.W. - C’était un coup de chance. Je suis venu me présenter à la Villa Lorraine. J’ai fait une interview avec M. Firmin, deuxième maître d’hôtel à l’époque. Il m’a dit que l’équipe était complète mais qu’il gardait mes coordonnées. Je suis rentré chez moi, mon père m’a demandé si j’avais trouvé du boulot et je lui ai répondu que j’étais engagé à la Villa Lorraine. A ce moment-là, le téléphone a sonné. La Villa Lorraine m'appelait pour dire qu’il y avait un désistement et que j’étais engagé! (Rire.)
Vous gravissez très vite les échelons, et devenez maître d’hôtel à 22 ans. Tout vous sourit. Alors pourquoi changez-vous de cap en 1988?