J'ai regardé la télé avec... Jean-Luc Fonck

Il a tout vu, ou presque. Téléphage assumé, le chanteur de Sttellla râle sur The Voice mais reste un inconditionnel de Desperate Housewives.

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"Tu sais que j'ai présenté la météo sur la RTBF un 1er avril?" Gigotant sur le canapé du salon sans arriver à trouver de pose confortable à cause d'un méchant torticolis, Jean-Luc Fonck zappe de chaîne en chaîne. Arrivé depuis dix minutes, un mercredi à l'heure de table, le chanteur de Sttellla pète les flammes et n'en finit plus de parler en zieutant le petit écran. Et ce média, il l'aime profondément.

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"Entre elle et moi, c'est une histoire qui dure depuis longtemps. J'ai eu de la chance: mes parents me laissaient la regarder librement, même si ça paraît banal aujourd'hui. Je suis né en 1957 et dans mon enfance il n'y avait pas de programmes la journée. Mais comme j'habitais Arlon, j'étais quand même un privilégié, on captait la RTB, la RTF (ex-TF1) et Télé Luxembourg qui était quasi notre chaîne régionale. Je passais un temps fou devant..."

Jean-Luc Fonck se tortille encore pour finir par s'assoir sur le coin du fauteuil, bien droit, avant de tomber sur les Feux de l'amour sur La Une, juste avant le 13 Heures. Dubitatif, il avoue avoir déjà goûté à la saga sans jamais réussir à accrocher. "Pourtant je suis très feuilleton. J'ai commencé avec La quatrième dimension ou Le prisonnier. Des feuilletons un peu étranges mais ils m'ont fasciné de par leur absurdité. On n'y pige rien."

Rien d'étonnant à ça quand on connaît la passion du "chanteur-poète humoristique" pour l'insensé, lui le fonctionnaire qui a fondé son groupe pour se marrer sans y croire une seule seconde et réussi à faire chanter "On ira tous, tous, tous à Torremolinos" à des milliers de Belges. Quand il se lance sur le terrain de l'absurde, difficile de réfréner le moulin à paroles.

Il est particulièrement intarissable sur sa série chérie Twin Peaks, œuvre mythique du début des années nonante. "Ils ont vraiment réussi à créer une ambiance particulière qui me touche énormément. C'est magique. D'ailleurs, depuis 1992, dans tous les albums de Sttellla, il y a une référence à Twin Peaks, que ce soit sur les pochettes ou dans certaines chansons." Exemple avec le morceau Laura sonne pour l'heure à Palmer.

Feuilletons cuculs ou cultes

Les histoires enamourées des Feux de l'amour résonnent toujours en fond sonore, alors quand Veronica découvre que Kevin la trompe dans l'épisode 3703, Jean-Luc Fonck prend la télécommande et appuie sur "mute" pour mieux continuer à parler. "Ils font beaucoup de bruit pour rien ceux-là, s'esclaffe-t-il. Avant, les feuilletons étaient conçus d'un bloc, si tu ratais un épisode, tu ne comprenais rien. Maintenant, c'est construit sur plusieurs saisons. C'est un peu comme quand les gens envoient des mails au lieu d'une lettre. On y prête moins attention."

Exception faite quand même pour les Desperate Housewives auxquelles l'artiste voue un "léger" culte. "Les scénaristes ont une manière d'écrire très particulière. Quand j'étais ado, j'aimais particulièrement les Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe. J'adorais lire ça, mais je ne comprenais pas quel était le but de l'auteur. On n'y trouve jamais de réponse. Eh bien, Desperate Housewives, c'est la même chose. C'est complètement addictif: même si les dénouements ne sont pas cohérents, impossible de s'en détacher. Ils utilisent le principe génial des portes ouvertes qui te laisse dans l'incertitude la plus totale." Interdit par contre d'aborder l'épisode final des femmes au foyer les plus connues de la planète, Jean-Luc Fonck ne l'a pas vu et veut garder la surprise.

Trop de choix

A l'écran, passe la bande-annonce de la série événement Game Of Thrones sur La Deux. Notre téléphage souffle et ne peut s'empêcher de commenter le teaser de la série-événement qu'il n'a encore jamais vu. "Le problème aujourd'hui, c'est qu'il y a trop de choix. Quand tu commences un feuilleton, tu ne sais jamais si tu prends la bonne décision. Tu passes forcément à côté de dizaines d'autres choses de qualité, mais bon, c'est l'histoire de la vie" rigole-t-il.

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Le karaoké The Voice

La digression vers The Voice est inévitable. Pour une fois, la Belgique a proposé le programme avant la France. Le télé-crochet, certes estampillé Endemol, est 100 % belge. Voilà une création. Mais là encore, mister Fonck n'est pas convaincu et éteint carrément l'écran pour regarder par la fenêtre, puis revenir s'asseoir. Le sujet l'agace. "The Voice, c'est de nouveau un concept racheté. Ils pourraient pas imaginer quelque chose de nouveau à la RTBF ou à RTL-TVI? Quand je regardais la Star Ac', ce n'était pas parce qu'ils chantaient... Mais pour toutes les conneries qu'ils faisaient dans le château. A The Voice, on n'a même plus ça, c'est un truc de chanteurs de karaoké. C'est comme la Nouvelle Star, ça fabrique des interprètes mais il y en a déjà plein sur le marché. Il faudrait plutôt une émission qui crée ou déniche des auteurs-compositeurs."

La télévision qui fait ses gammes en musique, ça énerve au plus haut point le chanteur de Sttellla, d'habitude si peu sérieux. Touché. "Ce sujet me concerne trop. D'ailleurs, si on me demandait d'être coach comme BJ Scott, je refuserais. Je n'ai pas cette légitimité et en plus je ne saurais pas donner mon avis sans tomber dans le personnel. Pas plus que je ne voudrais être juré de Miss Belgique. Ces filles prennent ça trop à cœur. Moi, j'aime quand c'est léger, jury d'un concours de mousses au chocolat, par contre, je serais O.K."

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Le Zapping de Jean-Luc Fonck

Questions à la une.

"Ça, c'est un programme qui m'amuse. Les sujets ne sont pas toujours fantastiques, avouons-le, mais l'émission a l'avantage d'exister. Et puis j'aime beaucoup Bruno Clément."

Hep Taxi!

"Sans doute l'une des meilleures idées d'émissions. Car ça ne coûte pas cher, ça ne prend pas beaucoup de temps et c'est parfait pour avoir des invités importants. Un bon point, en plus j'ai adoré être chargé par Jérôme Colin."

Le 71.

"Jean-Michel Zecca fait ça impeccablement. C'est un peu stupide comme jeu, mais ça a le mérite d'être belge."

D6bels.

"C'est une émission qui mériterait de passer en prime. C'est le seul programme en Wallonie qui défend ses artistes et c'est bien foutu en plus!"

I Comme.

"Le concept fonctionne bien: un plateau, un présentateur et des reportages achetés. On apprend plein de choses en regardant I Comme. Un peu comme Tout s'explique."

Le JT de Jean-Pierre Pernaut.

"C'est un chouette JT à regarder si on n'a pas trop envie d'être au courant de l'actu internationale (rire). Il a une bonne tête, Pernaut."

Le Grand Journal.

"J'aime moins, je regarde parfois en différé mais ça ne s'y prête pas trop. J'étais un grand fan de Nulle Part Ailleurs et de Gildas. Où j'avais été invité."

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