Jean-Michel Javaux: "Je me retire"

C'était le secret le mieux gardé de ces négociations. Le Président d'Ecolo a décidé de s'éloigner de la politique. Il s'explique... en exclusivité dans le Moustique de ce mercredi.

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Rendez-vous discret dans un restaurant bruxellois, non loin de l’ancien siège des Verts et à deux pas de celui du CDH. Jean- Michel Javaux arrive, le regard pétillant et acéré à la fois.

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Lui sait, mais il est quasiment le seul. Son équipe, dont il est très proche, est au courant depuis plusieurs mois, quelques mandataires écolos aussi. On est le jeudi 15 décembre. Lundi prochain, Jean-Mi annoncera publiquement qu’il ne se représente pas à la tête d’Écolo, le parti qu’il dirige depuis 2003! Malgré les succès électoraux et politiques, malgré l’absence de successeur désigné, malgré le soutien de ses troupes, il se retire. Malgré, surtout, sa passion pour la politique et l’écologie, il s’arrête.

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, probablement sa dernière interview fleuve, Javaux aborde tout. Les raisons de son départ, le gouvernement Papillon et son Premier ministre “historique”, un gouvernement qu’il a contribué à mettre en selle sans pour autant monter à bord. Et puis, les moments pénibles d’une présidence qui fut l’apothéose de sa carrière: certains castings ministériels, les économies internes et surtout la violence de son “entartage” à Verviers.

Alors, quelle est cette nouvelle qui doit rester si confidentielle?
Jean-Michel Javaux (sourire) - Je me retire… Je ne me représente pas à la tête du parti!

Ah bon? Pourquoi? Marre?
Une décision longuement réfléchie, un vrai déchirement. Mais, j’en suis sûr, c’est le bon moment. J’ai commencé dans la douleur, en 2003. Le parti avait reculé, perdu
60 % de ses moyens financiers, il a fallu faire deux plans sociaux. 2004 a été une année très dure, après ça on a remonté la pente. L’apothéose fut 2009. Aujourd’hui, je laisse un parti sain, ancré dans le paysage politique et professionnalisé en interne. Ce n’est pas rien.

Dans la population, les mentalités ont évolué pendant toutes ces années. Vous n’êtes plus en phase?
J’ai plutôt l’impression de boucler une boucle. Je reviens du sommet de Durban sur le climat. J’ai commencé quand tout le monde parlait des Russes qui ratifiaient Kyoto et du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). C’était une période où Al Gore a influencé des gens jusque chez nous. Aujourd’hui, le défi est de prolonger tout cela et de pérenniser les changements concrets.

Si ça va si bien, pourquoi arrêter? Peur de faire moins bien?
J’ai beaucoup donné, est-ce que je peux faire mieux? Il y a aussi des raisons plus personnelles, liées à ma famille. Fondamentalement, je ne veux pas être comme ces entraîneurs de foot qui font la saison de trop. Et puis, en politique, mieux vaut arrêter avant d’être poussé vers la sortie.

Lisez l'intégralité de l'interview de Jean-Michel Javaux dans notre Moustique de ce mercredi 21 décembre.

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