
Jessie Ware: Devotion

En équilibre bien stable entre les arbres généalogiques de Sade et d’Adele, Jessie Ware pourrait - comme ses aînées - goûter à la popularité dès son premier album, "Devotion". "Pourtant, il n'est pas question pour moi de brûler les étapes", prévient-elle.
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De fait, les onze chansons qui s'abritent sur "Devotion" conviennent mieux à l'ambiance des clubs enfumés qu'aux stades. Du genre blues classieux et verre de grand cru à la main, plutôt que boucan d’enfer et pompe à bière. "Les deux artistes majeures que vous citez comme sources principales sont les bonnes, mais il en existe plein d’autres sur Devotion."
"Devotion" révèle aussi des structures rythmiques à la Prince (Running), du funk bien balancé façon Chaka Khan (Sweet Talk) ainsi que des sonorités plus modernes. "J’ai subi un maximum d’influences du genre soul, R&B ou funk, mais je ne souhaite pas sans cesse n’être ramenée qu’à ces glorieux aînés. Je mêle tous ces courants et y rajoute ma touche, généralement plus électro." Ce qui donne un album à la fois apaisé et dansant. "Ces chansons collent parfaitement à mon univers. J’ai passé des années à l’abri des projecteurs, en tant que choriste de SBTRKT (le DJ/remixeur britannique, gourou de la dubstep).
C’était confortable, car je ne devais prendre aucune décision. Maintenant, je suis mon unique boss. Pour la première fois, j’ai pu donner mon avis sur l’orientation musicale de mon travail. D’un autre côté, si un concert ne prend pas, plus question de me retrancher derrière les autres. C’est moi qui dois tout assumer. Il s’agit de la suite logique d’une carrière que je souhaite longue mais surtout satisfaisante. Si cet album ne fonctionne pas, je disparais. Par contre, si je sens un frémissement, un deuxième disque dans le même genre "éclaté" est déjà en chantier. J'ai encore le temps pour changer de registre."
A l’AB le 24/11 (complet)
Running
110%
Wildest Moments
Sweet Talk
Jessie Ware
Devotion
Universal