
Jungle - Jungle

Josh et Tom ont grandi dans le même quartier. Née à l’ombre des buildings londoniens, leur amitié tient d’abord à une belle magouille. "Josh a essayé de me vendre une gratte complètement déglinguée. Elle était cassée, mais il a quand même voulu me la refourguer", raconte Tom en narguant l’arnaqueur avec lequel il dirige aujourd’hui Jungle. "Ce groupe, au début, c’était surtout de la camaraderie. On utilisait la musique comme prétexte pour traîner ensemble." Dix ans plus tard, les gamins sont annoncés par la BBC comme les nouveaux messies de la pop britannique. Logique. Depuis quelques mois, les deux blancs-becs font des miracles: ils transforment les chansons en tubes et multiplient les vues sur YouTube.
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Gros cartons sur la Toile, les singles Platoon,Busy Earnin ou The Heat ont déjà provoqué une sévère montée de sève chez tous les amateurs d’hymnes disco, souvent soul et toujours funky. Quelque part entre Gnarls Barkley et Curtis Mayfield, ces hits ont fait le tour du monde grâce à des vidéos où danseurs sur roulettes et autres breakdancers impriment la cadence de l’été. "Tous les gens qui se trouvent dans ces clips sont des membres actifs de Jungle, insiste Josh. À mes yeux, c’est un projet participatif. Jungle est une plate-forme artistique. Pour ça, on se sent proches d’un groupe comme Gorillaz. On est peut-être deux à la barre mais, dans les faits, on forme un collectif à géométrie variable. C’est notre force. Si, un jour, on retourne notre veste en commençant à parler de célébrité, c’est terminé." Conçu de façon artisanale, le premier album de Jungle va nous faire danser tout l’été. Et nous maintenir en forme tout le reste de l’année.
Nicolas Alsteen