La guerre est déclarée

Ce long métrage nous a touchés au cœur. Ça méritait une rencontre avec sa réalisatrice, Valérie Donzelli.

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Partant d’un vécu dramatique (un jeune couple découvre que son enfant est gravement malade), La guerre est déclarée parvient à nous faire rire avec le pire. Car cette pépite se sert de l’histoire de l’enfant malade pour s’immerger magnifiquement dans l’histoire d’amour des parents. Et parce que cette Guerre ne faiblit pas sur la longueur, ni en intensité ni en bonnes idées. Avec ses émotions parfaitement dosées, ses acteurs très justes, ses moments musicaux bouleversants et quelques traits d’humour bien envoyés, on assiste à une alternance brillante entre moments d’espoir et fond du trou. Bref, on rit et on pleure… comme au cinéma.

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Votre premier film, La reine des pommes, était autobiographique, celui-ci l’est-il aussi?
Valérie Donzelli - En partie, oui. Avec Jérémie Elkaïm, qui tient le rôle du père dans le film, nous avons eu un enfant gravement malade. Et j’ai effectivement écrit La reine des pommes qui traite de la rupture amoureuse alors que je sortais d’une relation difficile. Mais pour le reste, j’ai pris des libertés avec la vie. En truffant mes films de moments irréels, humoristiques et légers. Je considère le cinéma comme un art ludique qui permet de s’amuser même en abordant des sujets douloureux.

Aborder des épisodes aussi tragiques avec de l’humour, c’est une façon d’exorciser?
Un film n’exorcise rien! Mon enfant était gravement malade et est aujourd’hui guéri. Je me suis donc permis de tirer la matière d’un film de cette mésaventure. Mais si la maladie avait gagné, un bout de pellicule n’aurait pas atténué ma souffrance.

Vous êtes à la fois réalisatrice et actrice principale du film. Volonté artistique ou nécessité financière?
Les deux! Ce sujet m’est tellement proche que je ne voyais personne d’autre incarner la mère de l’enfant avec justesse. Et puis, comme je pratique un cinéma intimiste, je travaille avec des budgets assez réduits. Mais ça a ses bons côtés! On obtient parfois de meilleurs résultats en travaillant presque sans un rond.

Par exemple?
A la base, j’imaginais un film caméra à l’épaule. Puis, nous avons dû nous rabattre sur un appareil photo avec fonction vidéo pour tout filmer. Pas possible de faire de "l’appareil photo à l’épaule", donc nous avons travaillé de manière plus classique, avec un pied. Ce qui m’a forcée à mieux découper les séquences. Pour un résultat qui, je le pense sincèrement, a gagné en intensité.

La guerre est déclarée
Réalisé par Valérie Donzelli (2010). Avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, César Desseix - 100’.

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