
Le pétard en questions

Il n'y a pas de dépendance au cannabis - FAUX
Les données récoltées dans de nombreuses études démontrent que le cannabis induit manifestement une dépendance psychologique. Chez les plus gros consommateurs, il peut aussi y avoir une dépendance physiologique qui se signalera par des effets de manque lors d'un sevrage. Ces dépendances sont toutefois moindres que celles provoquées par l'alcool, la cocaïne et d'autres opiacés (morphine, codéine, héroïne,...) et ne concernent qu'une petite fraction des consommateurs.
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Le cannabis est un tremplin vers des drogues plus dures - PEUT-ETRE VRAI
Un fait statistique est incontournable: les consommateurs de "drogues dures" ont, dans leur énorme majorité, d'abord fumé du cannabis. Mais la communauté scientifique se divise sur les raisons de ce "transfert". Il y a, d'un côté, les partisans de la "théorie de la porte d'entrée" pour qui l'usage de cannabis est une passerelle, via des mécanismes biologiques, psychologiques ou sociaux, vers la consommation de cocaïne ou d'héroïne. De l'autre, il y a les supporters de la "théorie du facteur commun" selon laquelle l'usage de drogues vient d'une prédisposition individuelle à la toxicomanie. A l'heure actuelle, les données expérimentales disponibles ne permettent pas de trancher, même si la théorie de la porte d'entrée semble avoir pris le dessus.
Le cannabis rend schizophrène - A CONFIRMER
Les études montrent que, d'un point de vue statistique, l'abus de cannabis, surtout durant l'adolescence, précède les troubles psychotiques, ou de manière plus évidente, les précipite chez des individus fragiles. L'existence d'une relation directe causale reste toutefois encore à confirmer. Une consommation abusive semble également favoriser dépressions et troubles bipolaires. L'existence d'un syndrome amotivationnel (chute d'activité, grande fatigue, boulimie...) lié à la consommation est, par contre, controversée.
Vaut mieux fumer de l'herbe que du shit - FAUX
L'herbe (l'extrémité florale de la plante appelée aussi marijuana, weed, ganja, beuh,...) a, normalement, une teneur en THC (principal responsable des effets psychotropes) de 2 à 6 % tandis que celle du shit (la résine compressée de la plante soit le haschich ou hasch, teush, chichon, bédo,...) va de 5 à 40 %. Toutefois, depuis quelques années, on a vu apparaître des variétés d'herbe aux teneurs en THC "dopées". Malgré cette différence, marijuana comme haschich sont susceptibles d’avoir les mêmes conséquences néfastes sur la santé, physique et mentale, et la vie sociale.
Source: Regards croisés sur le cannabis, sous la direction de Vincent Seutin, Jacqueline Scuvée-Moreau et Etienne Quertemont, Editions Mardaga.
Dossier complet dans le Moustique du 11 avril.