
Les Ardentes, 1995 sabre le champagne

"Les Ardentes, c'est le tout premier festival qu'on a fait. Il y a deux ans, on était tellement pas connu que le mec de la sécu ne voulait pas nous laisser rentrer..." Lâche Fonky Flav' devant la horde de liégeois déplacés en masse pour assister au show du ninety five gang. La situation a bien changé depuis pour le crew du 14ème arrondissement de Paris. Avec deux E.P. sortis, "La Source" et "La Suite", puis enfin le très réussi "Paris Sud Minute", les membres d'1.9.9.5. profitent d'un buzz extraordinaire, encensés par la presse et surtout, soutenus par des dizaines de milliers de (jeunes) fans.
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Ultra-rôdés, les cinq MC débarquent un à un sur scène au son du beat contagieux de Flingue dessus balancé par Hologram Lo. Une grosse structure lumineuse au nom de leur collectif les encadre, servant à la fois de promontoire au DJ, mais aussi de podium aux rappeurs qui y escaladent tour à tour. Et autant on avait pu trouver la soirée mollassonne du côté du HF6 en ce vendredi 12 juillet, autant la formation d'1.9.9.5. réussit à retourner la foule en trois coups de micro. Mieux, à faire transpirer l'assemblée!
Devenus maîtres d'un espace qu'ils connaissent par coeur, celui de la scène, le crew se déplace avec aisance et attrape le public par la vibe dès les premières secondes. Dégaine à la cool, tee-shirts, casquettes, shorts et Nike aux pieds, Sneazzy, Alpha Wann, Nekfeu, Fonky' Flav et Areno Jazz ne se prennent pas la tête. Manifestement heureux d'être là, ils lâchent les bombes comme Pétasse blanche (et une petite choré) Blablabla ou Réel pour un résultat ultra-percutant. "Je suis entrain de vivre tout ce dont j'ai rêvé" assène Sneazzy. Et on le comprend.
La cohésion public/Un doubleneuf cinq atteint son paroxysme quand le groupe demande aux garçons et aux filles de crier un "On s'arrête pas frangin(e)" résonnant. Et la foule s'époumone. Pareil sur Milliardaire qui voit la masse s'abaisser en cadence pour mieux sauter au "top départ". Le flow est technique, catchy, réjouissant. Et mine de rien, à la tombée du rideau, on se dit que quoi que racontent les rumeurs du genre "1.9.9.5., c'est un groupe de branleurs", "Un boys band pour gamines" ou encore "C'est juste du buzz", la team exécute son job d'une main de pros. Là où d'autres se vautrent sur scène ou donnent carrément dans la caricature, eux font péter les flammes sans se prendre pour César. Et on en veut encore.