
Les sucettes à l'Anaïs

Comme elle nous l'explique entre deux bouchées d'un sushi, Anaïs est une sacrée tête de mule qui a le don de convaincre tout le monde de la nécessité d'apporter un peu de folie dans la musique. "Il faut qu'on arrête de prendre les gens pour des débiles et essayer de leur imposer la culture du goût unique. Moi, Radiohead, ça m'a toujours ennuyée et Billie Holiday, ça m'emmerde carrément. Trop sirupeux, trop lent, trop prise de tête. Quand j'ai besoin de me détendre, je fais du tennis, pas du yoga. En musique, c'est pareil, ça doit bouger et dérider, si vous voyez ce que je veux dire."
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Nous voyons très bien ce qu'Anaïs veut dire. Cette femme a du talent, une voix dont elle fait presque tout ce qu'elle veut et un style bien à elle, celui qui consiste à mélanger tous les styles.
"Mon premier disque ("The Cheap Show", 2006 - NDLR) était un enregistrement live d'une meuf qui ne savait pas jouer de la guitare. Et ça a marché. J'ai ensuite fait le coup de l'album bidouillé par un producteur tendance ("The Love Album" réalisé par Dan The Automator) et là, j'avais envie de rendre hommage à ma manière aux chansons réalistes qui ont baigné mon enfance en les colorant d'eau de Javel."
Un concept improbable, mais qui fonctionne aussi bien sur disque que sur scène. Anaïs chante des airs popularisés par Edith Piaf (Mon Dieu), Arletty (En douce)ou encore l'incroyable Tango stupéfiant en y ajoutant une dose tonique de modernité. Entre tour de chant à l'ancienne, music-hall et mariages passé/présent (son Danseur privé croisant Tina Turner et Mistinguett), on la suit tête baissée et sourire aux lèvres.
LE 18/5 AUX NUITS BOTANIQUE (CIRQUE ROYAL).
LE 18/7 AUX FRANCOFOLIES DE SPA.