Moby - Rencontre et écoute exclusive

Le prince de l'électro vit désormais reclus dans un château à Los Angeles. C'est là qu'il nous a reçus en exclusivité pour évoquer sa nouvelle existence, son onzième album et son refus de partir en tournée.

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A l'aube des années 2000, Richard Melville Hall, alias Moby, était le roi du monde. Malaxant le blues des champs de coton et l'électro mélancolique, "Play", cinquième album de ce nerd végétalien, torturé et solitaire, s'imposait comme la bande-son quotidienne de toutes les générations. Ecoulé à plus de dix millions d'exemplaires, "Play" reste aussi le premier disque de l'histoire de la musique populaire dont toutes les chansons ont été licenciées pour être utilisées sur d'autres supports. Moby se retrouvait ainsi dans le générique de fin de La mémoire dans la peau, en fond sonore du Week-end Sportif, d'une course-poursuite de Gran Turismo, mais aussi en tête d'affiche à Rock Werchter et en studio avec David Bowie, Britney Spears ou Metallica qui lui demandaient des remixes.

Quand Moby nous reçoit chez lui en ce jeudi 12 septembre caniculaire, on peut matérialiser les retombées du succès commercial de "Play". L'homme a quitté en 2011 son loft de Mott Street, à Manhattan, pour s'installer à Hollywood Hills, sur les hauteurs de Los Angeles. Il est l'heureux propriétaire du Wolf's Lair Castle, château construit en 1928, connu pour avoir abrité un bar clandestin pendant la prohibition et quelques nababs du 7e art entourés de starlettes. Sa valeur immobilière est estimée aujourd'hui à 3,5 millions de dollars.

C'est Moby himself qui répond quand on s'annonce à l'interphone. Un portail coulissant se dérobe derrière les pins et une allée en pavés nous mène à sa demeure d'un blanc immaculé. Le jardin est taillé de près, l'ambiance est zen et la vue est incroyable. D'un côté, la tentaculaire Los Angeles avec ses palmiers, ses freeways et ses échangeurs autoroutiers. De l'autre, une vallée aride traversée de sentiers poussiéreux. De sa piscine, on aperçoit à quelques dizaines de mètres de là le fameux panneau avec les lettres "Hollywood" et l'observatoire de Griffith qui a notamment servi de lieu de tournage pour le dénouement de La fureur de vivre avec James Dean.

Moby est habillé en Moby. Il porte ses lunettes, un jeans et un t-shirt à l'effigie de Flipper (le groupe punk de San Francisco, pas le dauphin). Il nous emmène dans la "maison d'amis", à l'entrée de sa propriété. C'est ici qu'il a installé son home studio, une pièce de deux mètres sur trois, où il a enregistré son douzième album "Innocents" qui sort ce 30 septembre. Mélancolique et calme dans ses tempos, "Innocents" rappelle les talents de mélodiste de Moby et sa capacité à rendre l'auditeur heureux avec des chansons à la beauté triste. Pour la première fois, Moby a fait appel à un producteur extérieur, Mark "Spike" Stent qui a bossé avec Lady Gaga et Springsteen. Moins dance que ses productions précédentes, ce disque accueille aussi une pléthore de chanteurs: Mark Lanegan, Wayne Coyne des Flaming Lips ou encore Skylar Greyn, auteur du tube Love The Way You Lie chanté par Rihanna et Eminem.

Moby commence par nous demander des nouvelles de la Belgique, s'excuse de nous avoir fait attendre (dix minutes sur une terrasse ensoleillée, il y a pire). Et nous, on s'empresse de lui souhaiter bon anniversaire. Il a fêté ses quarante-huit ans la veille.

La rencontre avec Moby dans le Moustique du 25 septembre 2013

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