

Netflix est arrivé cette semaine en Belgique et on ne fait que commencer à en parler. Déjà fort d'un catalogue de 100.000 titres à disposition de ses 50 millions d'abonnés dans le monde, le service en ligne pourrait bien imposer définitivement la consommation "à la carte" des séries, films, docus... et ringardiser les télévisions linéaires généralistes. Le grand méchant loup vient de lancer son service sur le marché belge. Voici ses atouts et ses inconvénients.
Au diable, les services de VOD aux tarifs à la carte, les abonnements "séries" trop limités ou les téléchargements volumineux de films sur le Net. Netflix propose ses films et ses feuilletons en streaming, c'est-à-dire en ligne en accès instantané et illimité. Bref, Netflix est à la vidéo ce que Spotify ou Deezer sont à la musique. Bémol, comparé aux serveurs de musique, le catalogue Netflix ne propose pas les dernières nouveautés séries ou cinéma. Question de droits.
Comme le géant US propose uniquement son catalogue sur le Net, il est capital de disposer d'une bonne connexion. Au minimum 0,5 Mbit/s en résolution standard. Vous êtes bien connecté? Il est temps de choisir votre support. Netflix assure néanmoins un max en matière de compatibilité. On peut donc visionner ses films et ses séries à partir de n'importe quel appareil connecté à Internet et doté de l'application Netflix. Ordinateurs (PC et Mac), téléviseurs connectés, tablettes, smartphones... Rien à redire. Et si on n'a pas de Smart TV ou que celle-ci n'intègre pas l'appli Netflix, on peut aussi y accéder via une console de jeux (Wii, PlayStation, XBox), un lecteur Blu-ray connecté, un home cinéma compatible ou encore une passerelle multimédia, comme l'Apple TV ou la clé USB Google Chromecast (environ 35 euros).
Les tarifs belges vont s'aligner sur leurs voisins européens en trois formules fonction de la résolution souhaitée et du nombre d'appareils que l'on souhaite connecter simultanément à Netflix. Pour 7,99 € par mois, un premier abonnement offre un accès illimité en résolution standard et sur un seul écran en même temps. Un second, facturé 8,99 €, propose la même offre en HD sur deux périphériques et un troisième, tarifé 11,99 €, permet un accès en HD et en Ultra HD sur quatre appareils. Pour un prix inférieur à celui d'une place de ciné, tout Belge aura donc un accès instantané et illimité à des milliers de films et de séries.
Reste à (sa)voir le contenu du catalogue réservé aux Belges, certainement moins riche et moins "frais" que celui proposé aux Américains. L'offre française opérationnelle depuis de dimanche soir ne devrait pas être fort différente de celle qui nous attend. Côté cinéma, le principe de "chronologie des médias" devrait empêcher Netflix de proposer un film moins de trois ans après sa sortie en salles. On repassera donc pour les nouveautés. Par contre, plusieurs milliers de titres anciens seront dispos. A première vue, le catalogue francophone est assez pauvre.
Côté séries, par contre, le faire-part de naissance de Netflix Belgique est plus reluisant. Parmi la quarantaine de fictions américaines proposées, on retrouve bien évidemment des grands classiques - Dexter, Fringe, Californication, Sons of Anarchy, Gossip Girls - proposés directement par saisons entières. Mais aussi des nouveautés dont la très bonne production maison Orange is the New Black. Mais aussi la série d'animation BoJack Horseman ou l'excellente Fargo, polar glacial cinq étoiles adapté du film des frères Coen. Pointons aussi Derek, série créée et interprétée par Ricky The Office Gervais en employé de maison de repos dont le sport favori consiste à quémander des autographes à ses plus illustres patients; et le thriller morbide Hemlock Grove. Pour House of Cards, vaisseau amiral des séries maison, il faudra patienter. Netflix ayant cédé les droits de sa propre série à BeTV, il doit lui laisser la priorité. Mais produire ses propres séries est devenu aussi l'ADN de Netflix car, comme l'indique un responsable, "créer nos propres séries permet de nous différencier, mais aussi de régler les problèmes de droits... Nous devrions sortir une vingtaine de saisons, tous genres confondus, d'ici 2015!" On sait que le géant US négocie avec les frères Wachowski, réalisateurs de la trilogie Matrix, pour un mystérieux projet de science-fiction nommé Sense8. Mais Netflix va aussi produite du local. "En Belgique, nous pensons produire une série adaptée au marché néerlandophone. Comme nous le faisons avec la France pour la série policière Marseille."
La production n'empêchera pas l'achat. La preuve? Le rachat récent à Warner Bros des droits mondiaux de Gotham, série qui explore les origines de Batman.
Alors Netflix, le grand méchant loup qui pratique le grand méchant flux autant le grand méchant flou sur son arrivée et son offre, va-t-il souffler les habitudes de consommation des téléspectateurs belges? A vous de tester dès à présent!