Nostalgie télé: L'écran des Y

X, Y, Z…, les générations ont toutes leur lettre. Mais celle de la "génération télé", c’est bien la Y. Retour sur les programmes qui l’ont bercée, accompagnée, nourrie et même construite.

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La Génération Y, tout le monde en parle mais peu parviennent à la définir. Elle commencerait au début des années 80 pour finir au milieu des années 90, voire à l’aube du nouveau millénaire. Pour que vous resituiez, quand ils étaient jeunes, les natifs de la génération Y écoutaient encore des CD (et même des K7, oui, oui) dans leur baladeur, pendant qu'en France le Minitel devenait l’accessoire indispensable à la maison et que les gâteaux BN ne souriaient pas encore. A l’époque, on pouvait manger des cigarettes en chocolat et personne n’y voyait rien à redire. Tout le monde avait sa peluche Kiki et les gogos étaient les rois de la cour de récré.

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Les enfants de la génération Y sont aussi souvent appelés les "digital natives", parce qu’ils ont grandi en même temps que l’ordinateur et Internet. Ils sont souvent définis comme plus ouverts d’esprit que leurs parents, (hyper-)connectés, impatients et connus dans le monde du travail pour avoir besoin d’une raison qui justifierait ce qu'ils ont à faire. Mais ils sont surtout la génération télé, celle qui prenait son goûter devant le petit écran en rentrant de l’école. Celle qui a connu les images "brouillées" de Canal + (Belgique) et leur grésillement si particulier, la mire et son bip continu en cas de problème technique ou d'absence de contenu. Ou encore le télétexte, cette page qui permettait d’obtenir toutes sortes d’informations sur les programmes mais aussi la météo, le sport ou encore les petites annonces. Les membres de la génération Y sont sûrement ceux qui ont passé le plus de temps devant le petit écran, alors autant dire que tous les programmes qu’on leur a servis pendant leur jeunesse influencent encore leur comportement aujourd’hui. Retour sur images.

 

Les séries américaines

Quand elle pense série américaine, la génération Y pense Beverly Hills avant tout. Brandon, Brenda, Steve, Kelly, Dylan, Andrea, David, Donna, tous ont marqué leur esprit. Au fil des dix saisons, les jeunes Y ont vécu leur adolescence et sont entrés dans l’âge adulte en même temps que les personnages. Les histoires d’amour et d’amitié, les retrouvailles au Peach Pit, et les prises de bec sur le campus du West Beverly Hills High étaient sensiblement les mêmes à l’écran que dans la vraie vie. Les filles étaient toutes amoureuses du gentil Brandon ou du bad boy Luke et tout le monde copiait le look de la bande d’amis.

 

 

Jeans taille haute, veste en jeans et chemise aux motifs improbables, la mode américaine déjà présente en Europe a définitivement été intégrée par les jeunes de la génération Y grâce aux séries américaines. Au-delà du look, Beverly Hills,Melrose Place, et plus tard Friends ou Dawson, vont petit à petit remplacer le modèle de la série qui raconte l’histoire d’une famille au profit de celle basée sur la bande d’amis. De ce fait pour les Y, les amis ont autant voire plus d’influence que la famille. Au-delà, à certains égards, pendant les années 80 et 90, la télévision va prendre la place et le rôle de la famille ou de l’Eglise pour les jeunes. La boîte à images devient un guide, un modèle qui leur ressemble et qui les comprend.

 

Les mangas

L’enfance de la génération Y aura été bercée par les génériques des mangas japonais. C’est véritablement l’explosion du genre à la télévision. Les chevaliers du Zodiaque, Sailor Moon,Olive et Tom,Signé Cat’s Eyes,Jeanne et Serge, etc., sans oublier le célébrissime Dragon Ball. Le manga amène le jeu vidéo avec lui et par conséquent les consoles arrivées tout droit d’Asie. Avant d’être un pro de l’ordinateur, le jeune Y sera un habitué de la console et du Gameboy. Tout en jouant, il se familiarise avec les nouvelles technologies, l’information et (déjà) un deuxième écran, autre que la télévision. Le manga a aussi permis à de nombreux jeunes de développer une passion, de faire partie d’une communauté et d’échanger sur un sujet avec des inconnus, notamment via les forums Internet. Le manga a fait le pont entre la télévision et l’ordinateur en créant une communauté de fans. Et aujourd’hui, la folie manga continue auprès des jeunes adultes Y à travers des "conventions", ces réunions de fans où certains viennent déguisés et où le manga et la culture japonaise en général sont à l’honneur.

 

Ici Bla-Bla

Pour beaucoup de jeunes Y, "Salut les lardons, aujourd'hui n'est vraiment pas une journée ordinaire!" est devenu un hymne à la nostalgie, une phrase qui renvoie directement en enfance. C’est comme ça que commençait chaque émission de Bla-Bla, la marionnette qui vivait dans sa blamatique. Pour vivre avec son temps et coller à l’idée que l’on se faisait à l’époque des nouvelles technologies, Bla-Bla baignait dans un univers informatique: Blamatoscope, petits bips en tout genre, écran d’ordinateur, téléportation… Bla-Bla est super-connecté, tout comme ses amis, dont les noms renvoient la plupart du temps au vocabulaire informatique: Clic la souris, Carte Mère, Texto, Cartàpuce, Wilbur Disquedur… Pas étonnant qu’après des années d'Ici Bla-Bla, la génération Y belge ait mordu à l’outil informatique et à son jargon.

 

 

 

 

Les émissions d’apprentissage

La fin des années 80 marque un tournant dans l’histoire de la télévision. Le nombre de chaînes grimpe fortement, et pour répondre à la concurrence il faut émettre 24 heures sur 24. Les diffuseurs sont alors obligés de remplir les grilles à bas coût avec des mangas et des séries américaines. C’est la fin de l’âge d’or des émissions d’apprentissage. Dans les années 80 et 90, elles sont encore nombreuses mais vont disparaître l'une après l'autre des écrans généralistes. Récré A2,Il était une fois… la vie!,Le bus magique,C’est pas sorcier,Va savoir… La génération Y est la dernière à avoir suivi autant de programmes éducatifs à la télé. Encore loin des effets spéciaux époustouflants, les choses étaient expliquées simplement par des schémas, des dessins et par les fameuses maquettes de Fred et Jamy.

 

 

 

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