Notre TOP/FLOP - Pukkelpop - Jour 3

Un parfum d'Alabama, la grâce de Bonobo et la machine à tubes de Franz Ferdinand. Samedi, à Kiewit, c'était chaud boulette....

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> Alabama Shakes.
Brittany Howard a tatoué la carte du territoire de son Alabama natal sur son épaule droite. C'est dire si la fille est profondément attachée à ses racines. Vêtue d'une robe découpée à partir du papier peint de sa cuisine, elle chante le vrai blues, la soul et le R&B. Les yeux fermés, les sanglots dans le tremolo et sans jamais donner l'impression de forcer sur ses cordes vocales. Sans album à promouvoir (le successeur de "Boys And Girls" qui a révélé Alabama Shakes en 2012 n'est toujours pas en chantier), la formation a servi sous le soleil un concentré bienfaiteur de roots southern garage sous le soleil. Orgue Hammond, guitares habitées de groove, bassiste barbu au look de bucheron, ballades pour les cœurs blessés (Heartbreaker, You ain't alone, Boys & Girls) et une attitude cool de chez cool... Tout était là pour nous faire succomber. Merci pour les bonnes vibes Brittany, tu nous a comblés.

> The xx.
Depuis la sortie de son premier album en 2009, la cote de popularité de The xx n’est jamais retombée. Et, malgré un deuxième essai ("Coexist") aux charmes limités, le trio londonien agite toujours les cœurs et séduit encore les foules. Les Anglais débarquent ainsi au Pukkelpop avec un statut assez inattendu : tête d’affiche incontestée de la dernière journée. Avec sa formule épurée, super minimaliste, le groupe enveloppe la nuit limbourgeoise dans des ambiances à la fois désolées et réconfortantes. Le public de la Main Stage succombe instantanément aux charmes ténébreux des anciens morceaux. Aux premiers rangs, certains ne peuvent d’ailleurs retenir quelques larmes au moment où résonnent les premiers accords du tube Crystalised. Au comble de l’émotion, le bassiste Jamie Smith souhaite un joyeux anniversaire à sa comparse Romy Madley Croft. Sous les étoiles et les applaudissements, la chanteuse célèbre dignement son année supplémentaire en alignant quelques chansons de plus. Belles à pleurer.

> Jagwar Ma.
Avec son nom de félin et l’album "Howlin" sous le pelage, Jagwar Ma accoste le territoire européen avec l’envie irrésistible de se dégourdir les pattes. Entre danse psychédélique et grand trip chamanique, le cœur de ces trois Australiens sautillent comme un kangourou sous psychotropes. Pop et immédiate, la formule cosmique de Jagwar Ma tient dans une musique qui doit autant aux récents délires psychédéliques de la scène new-yorkaise qu’aux hymnes baggy gobés par l’Angleterre de Margaret Thatcher. Il y a du MGMT, des Stone Roses, du Animal Collective et beaucoup d’Happy Mondays dans le coffre aux trésors de ces trois-là. La guitare électrique en équilibre sur des beats acrobatiques, le Jagwar appose sa griffe et signe un des tous bons concerts du Pukkelpop.

> Franz Ferdinand.
Quelques jours avant la sortie de son nouvel album ("Right Thoughts, Right Words, Right Action"), Franz Ferdinand s’offre quelques pas de danse sur la Main Stage du Pukkelpop. Enjoués, les quatre de Glasgow montent sur scène sous une pluie de palettes en carton. Le public partage ainsi sa joie en les expédiant dans le ciel de Kiewit : c’est joli – et presque pas dangereux. Dans la foulée, les Ecossais attaquent leur concert pieds au plancher avec un stock de tubes certifiés pour sautiller (The Dark of the Matinee, No You Girls, Michael, Walk Away). Quelques nouveaux titres sont également glissés au casting de la soirée. Derrière le micro, le chanteur Alex Kapranos s’agite avec sa six cordes et s’en va chercher son public avec la décontraction du dandy britannique. Dans la fosse, tout le monde réclame Take Me Out. Le hit en or qui brille tombe en fin de parcours et impose – encore et toujours – Franz Ferdinand comme une solide machine à danser.

> Bonobo.
Laptop, table de mixage, mais aussi une vraie batterie qui claque, de la trompette, de la flûte et une voix hypnotique d'une sculpturale chanteuse black. Voilà de l'électro/trip-hop comme on l'aise. Apaisante, enivrante, délicieusement cinématique et jamais vulgaire, la musique livrée par le génial anglais Simon Green et son groupe prend toute sa dimension sur scène. De la techno façon "ligne claire" aux frontières de la musique classique, son concert a beaucoup voyagé et fait chavirer les âmes sensibles. On replonge illico dans son album "The North Borders" paru en début d'année chez Ninja Tune. Quand le subtil se confond avec le sublime.

 

ON A MOINS AIME

> Les tracas de Regina.
Samedi, en début d’après-midi, la pianiste Regina Spektor s’est éreintée sur la Main Stage. D’abord retardé de 15 minutes, son concert commence finalement en dépit d’incurables soucis techniques. Les chansons sont belles, mais problème : on a souvent l’impression qu’un gros bourdon agonise sous le capot de son piano. Qu’importe, "The show must go on !" Teint pâle, sourire surligné de rouge à lèvres, Regina pose les doigts sur son piano et décroche les premiers rayons de soleil de la journée : un son affreux pour un moment merveilleux.

> Foals.
Fort justement récompensé pour son délirant album "Holy Fire" et un concert euphorique à l'A.B. en mars dernier, Foals débarque en conquérante sur la Main Stage du Pukkelpop à l'heure de l'apéro. Las! Ce n'est pas la toute grande foule et le cocktail -pourtant toujours aussi aphrodisiaque- du quintet de d'Oxford met du temps à donner ses effets. En fin de concert, Foals reprend des couleurs avec son tube disco/hippie "Inhaler" mais c'est déjà trop tard. L'horloge tournée et le public réclame déjà Franz Ferdinand.

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