The Notwist: en verre et contre tout

En connectant pulsions techno et émotions, le trio bavarois imagine le disque de demain. Beau et malin.

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A Munich, les frères Acher et Martin Gretschmann sont des chercheurs de renommée internationale. Avec l’album "Close To The Glass", les savants fous d’outre-Rhin publient le résultat de leurs dernières avancées. Un peu décoiffé, lorgnettes vissées sur le nez, le trio met ici sa matière grise au service d’une musique hybride: un (d)étonnant mélange de substances organiques et de textures électro. Conçues comme les plus belles mosaïques de l’Empire byzantin, les chansons de The Notwist jonglent avec les fragments sonores et les couleurs de l’arc-en-ciel pour former une gravure immense. Une pièce unique.

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"On a conçu cet album comme un collage , explique le chanteur Markus Acher. Chaque chanson a son propre style. Aucun titre n’est représentatif de l’ensemble du disque. Plutôt que d’essayer de trouver un équilibre, une cohérence, on a préféré accentuer les différences en collant simplement les morceaux les uns aux autres." Et le bricolage des Allemands fonctionne parfaitement. Des guitares ultra-pop du tube Kong aux bidouillages mélancoliques du hit Run Run Run, The Notwist soigne ses mélodies avec l’art et la manière. Les doigts en mouvement sur les manettes d’une console Wii, le groupe invente un monde où l’homme donne son cœur aux nouvelles technologies. La relation est fragile (Casino), parfois électrique (7-Hour-Drive), toujours excitante.

The Notwist s’est dressé au moment même où le mur de Berlin s’effondrait. "A nos débuts, on était à fond dans le punk. Avec le temps, on a appris à se nourrir du contexte, de l’histoire et d’un spectre musical beaucoup plus large." Avec "Close To The Glass", les vétérans de la scène pop signent un retour fracassant. "Le titre de l’album suggère à la fois quelque chose de proche et de lointain. On peut en effet avoir le nez collé contre une vitre et se trouver à une centaine de mètres de l’objet observé. J’aime l’idée selon laquelle nos mélodies peuvent, un instant, paraître très évidentes, presque palpables, et l’instant d’après, sembler distantes, quasi abstraites." D’ordinaire, c’est ce qu’on appelle un rêve éveillé. Déjà un des plus beaux de l’année.

Le 19/3 au Botanique.

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