
#PayeTonUterus ou les femmes qui épinglent leurs médecins

Les femmes racontent les galères qu'elles vivent chez leurs gynécologues ou leurs médecins traitants. Mais, pourquoi cette colère éclate-t-elle maintenant ? Une anecdote (malheureuse) à raconter sur votre gynéco ? Twitter est la solution. En ce moment, la gent féminine se déchaîne sur le réseau social avec le Hashatg #PayeTonUterus. En 134 signes, les twittos dénoncent les remarques sexistes, les gestes inappropriés ou les leçons de moral de leurs gynécologues. D'après les témoignages, de plus en plus de femmes ont peur d'aller voir leur médecin, les mettant dans des situations gênantes voire inconfortables. Il devient même presque impossible de parler de sexualité librement avec son médecin spécialisé... un comble !
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OK allonsy, tweetez sur #PayeTonUterus pour raconter vos galères médicales.
— Ondine ondée jeune (@Ondeejeune) 19 Novembre 2014
Ondine, une étudiante en pharmacie de 25 ans, reste discrète. Mais c'est elle qui est à l'origine de ce mouvement. Elle se dit “militante féministe et concernée par les problématiques liées au corps médical”. Elle a même créé un site (https://storify.com/ondeejeune/paye-ton-uterus) qui compile toutes les anecdotes recueillies. Certaines donneront surement envie à certaines de repousser leur rendez-vous chez leur gynécologue... Mercredi dernier, le mouvement a généré 7.000 tweets en 24 heures. Et l'engouement ne faiblit pas depuis. Les femmes abordent souvent les mêmes sujets : MST, contraception, avortement, problèmes de poids, homosexualité... Et même si les mœurs évoluent, les gynécologues n'hésitent pas à employer des mots crus pour dire le fond de leur pensée.
"Je veux l'implant contraceptif" "Non, continuez la pilule je veux voir ce que ça donne" #PasLeDroitDeChoisirTaContraception #PayeTonUterus
— Regina Phalange. (@MarinaaNavy) 19 Novembre 2014
Quand le pharmacien te sors un "Ah tiens ça vous apprendra la prochaine fois!" parce que tu demandes la pilule du lendemain #PayeTonUterus
— Justine L. (@ThisIsYourFace) 19 Novembre 2014
Quand tu t'attends à un peu plus de respect de ta pudeur et de ton intimité "On enlève sa culotte et on écarte les jambes" #PayeTonUterus
— Pomone (@PurpleFast) 19 Novembre 2014
Qd tu dis a ta gynéco que t'as pris bcp de poids rapidmnt avec la pilule et qu'elle te dit "Faudrait faire plus de sport" #PayeTonUterus
— Clem' (@ClemRoze) 21 Novembre 2014
Si on regarde de plus près ce phénomène, on se rend compte qu'il n'est pas nouveau. Il y a 4 ans, ce hashtag a déjà été utilisé par la journaliste Johanna Luyssen, rédactrice et chef adjointe du magazine "Causette". Elle évoquait dans un article l'utérus artificiel. Aujourd'hui les internautes s'en saisissent de nouveau et montrent combien les clichés sont toujours aussi présents. Pour Ondine, le but de relancer #PayeTonUterus était d'inclure aussi bien les femmes que les personnes transgenres qui rencontrent les mêmes problèmes.