
[PORTRAIT] Mike Tyson "Je suis un fils de pute"

Mike Tyson, quarante-sept ans, sera sur la scène du Cirque Royal le 3 avril prochain. "Ce n'est pas un match de boxe", précise le communiqué officiel. Non, l'ancien triple champion du monde des poids lourds investit la scène bruxelloise pour une représentation en anglais de The Undisputed Truth, un one man show mis en scène par le réalisateur Spike Lee où il revient sur son parcours sans la moindre esquive. The Undisputed Truth est aussi le titre de son autobiographie qui vient d'être traduite en français sous le nom La vérité et rien d'autre.
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Pavé de 630 pages, cet ouvrage est bien plus qu'un livre sportif consacré à l'une des dernières légendes vivantes de la boxe. Il tient autant d'un thriller de la star du polar George Pelecanos que d'un scénario de Martin Scorsese ou d'un album du rappeur Snoop Dogg. Délinquant, boxeur exceptionnel, flambeur, drogué, vedette à Broadway et même à Hollywood, Mike Tyson se met à nu sans la moindre compassion pour lui-même ou pour les autres. Et au bout de sa confession, il est bien trop lucide pour demander la rédemption. "Je suis un fils de pute. J'ai fait plein de trucs moches. J'ai envie de mener une vie différente, désormais, mais je ne peux même pas demander le pardon pour toutes mes fautes."
Braquage et défonce
Mike Tyson naît le 30 juin 1966 à Brownsville, l'un des quartiers les plus glauques de Brooklyn. Il ne voit pratiquement jamais son père, maquereau notoire et dealeur à ses heures perdues. Sa mère, elle, est alcoolique, dépressive, violente et "vaguement prostituée". "J'ai compris très vite qu'elle n'était pas du genre Mère Teresa et que mon quartier n'avait rien d'un coin de paradis", écrit-il. "Là d'où je viens, si un mec te fait du mal, tu le tabasses. S'il est plus fort que toi, tu vas chercher tes potes ou tu prends un flingue pour le tuer."