Pourquoi meurent-ils sur les terrains de football?

Deux joueurs de foot belges décédés en plein match en quinze jours. On fait le point sur un drôle de mal.

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Il y avait Grégory Mertens, défenseur de Lokeren, foudroyé en plein match à 24 ans, et décédé le 30 avril dernier. Voilà maintenant Tim Nicot, joueur du Beerschot-Wilrijk, mort ce lundi 11 mai, après s'être écroulé sur la pelouse samedi. Tous deux ont été victime d'un arrêt cardiaque. Une triste coïncidence qui invite à faire le point sur la fameuse "mort subite du sportif".

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C'est quoi? Après 40 ans, il s'agit le plus souvent d'infarctus du myocarde. Mais chez les athlètes plus jeunes, c'est généralement lié à une malformation cardiaque congénitale, comme la cardiopathie hypertrophique, qui est un épaississement du muscle du cœur, asymptomatique et donc souvent inconnue du porteur. En cas d'effort intense, le cœur s'accélère et bat tellement rapidement qu'il n'envoie plus de sang au cerveau pour l'irriguer.

Ça arrive à qui? En fait, ces sportifs professionnels ne sont que la partie émergée de l'iceberg puisqu'on estime que 85 à 90 % des cas de mort subite du sportif surviennent lors d'activités de loisir. Les hommes sont largement plus touchés que les femmes.

C'est lié au dopage? Selon le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), "aucune étude n’existe, mais il est très probable que le dopage n’améliore pas la situation." Il est en revanche démontré que la cocaïne augmente les risques chez les sportifs qui  ont des problèmes cardiaques.

Y a-t-il des sports plus à risque? Chez nous, le vélo, le foot, la course à pied sont les plus touchés. Ce n'est pas lié à la nature du sport mais à sa pratique plus ou moins importante à l'échelle d'un pays. Aux Etats-unis, par exemple, c'est le basket-ball.

Peut-on s'en prémunir? Evitez de fumer avant et après un entraînement, ne mangez pas trop avant un effort physique et évitez de faire de sport quand vous avez de la fièvre.

Faut-il faire un dépistage systématique? Début 2012, l'Union belge de football avait réagi au décès de deux joueurs en promettant de généraliser l'examen médical pour leurs 400.000 jeunes affiliés. Trois ans plus tard, où en est-on? Côté francophone, un décret, publié en août dernier, prévoit un certificat attestant de l'absence de contre-indication à la pratique d'un sport dans le cadre d'une compétition. Mais en attendant les arrêtés d'application, les clubs et fédérations en sont toujours au stade d'"inviter" leurs membres à passer ce genre d'examen. Concernant le foot, si environ 70 % des clubs francophones disposent aujourd'hui d'un défibrillateur (pourtant obligatoire depuis 2012), ils manquent encore de gens capables de l'utiliser. C'est pourquoi l'Association des clubs francophones de foot (ACFF), via l'action Osez-Sauver, entend former le plus grand nombre de personnes (entraîneurs, joueurs, parents, etc.) à la réanimation de base et à l'utilisation d'un défibrillateur externe automatique.

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