
Rétro et sans œillères, The Strypes allume Werchter

Ils débarquent du fin fond de la campagne irlandaise avec la panoplie parfaite du petit rockeur, quelques boutons d'acné et une sérieuse envie de tout exploser. Paire de Ray-Ban vissée sur le nez et Dr. Martens enfoncées sur la pédale d’effets, les garçons attaquent Rock Werchter avec l'énergie de jeunes loups.
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Un album ("Snapshot") sous le coude et une collection de reprises pompées dans la discothèque idéale de papa (et bon-papa) dans les amplis, The Strypes ravive les plus belles heures du blues et des riffs grillés le long des berges du Mississippi. Un peu comme les Stones des débuts, les quatre garçons se font les dents sur des relectures incendiaires de Willie Dixon ou Chuck Berry. Électrique et hyper énergique, la performance affole l’assemblée et provoque les premiers pogo de la journée. Super anachroniques, les références du quatuor rencontrent un formidable écho dans la fosse. C’est que The Strypes donne une véritable leçon de rock’n’roll aux gamins massés à leurs pieds. Dans la lignée d’Arctic Monkeys, ces jeunes singes connaissent déjà toutes les grimaces du rock business : le chanteur ressemble à John Cale, le guitariste à Paul Weller. Le bassiste est survolté et le batteur s’agite en fond de scène : un type épais comme une crevette de guerre mais monstrueux avec deux baguettes coincées entre les doigts. Super groupe de reprises dopé par des compos volontaires, The Strypes a un énorme potentiel et tout l’avenir devant lui.
3 moments forts
#1 La repise du Brand New Cadillac de Vince Taylor. Popularisé par The Clash, le morceau s’offre ici une seconde jeunesse.
#2 Le premier pogo de la journée.
#3 Un public jeune et chaud bouillant