Revivre la pop 60 et le disco en livres de musique et en musique

En 1967, Lola Bensky a 20 ans. Elle est Australienne et travaille à Londres pour Rock Out, canard du pays des kangourous très à la pointe de la culture pop. Boulotte, obsédée par les méthodes de régime, Lola tente de donner au journalisme rock naissant un peu de profondeur. Elle passe sa vie à rencontrer des stars et, à son palmarès, on trouve des interviews des Small Faces, Mick Jagger, Cat Stevens, Pete Townsend, Sony & Cher, Jimi Hendrix, Bee Gees, Spencer Davis Group... Rare fille dans un monde d’hommes, elle évoque une consœur photographe, Linda Eastman, qui deviendra, plus tard, l’épouse de Paul McCartney...

Dans ce très joli roman autobiographique, Lily Brett, 68 ans, retrace son expérience de journaliste, mixant le flux de ses anecdotes chics au douloureux trajet de ses parents, Juifs polonais rescapés d’Auschwitz. Une conjugaison du temps incongrue? Non, plutôt une flèche en plein cœur pour ce Lola Bensky qui raconte aussi le temps béni d’avant le marketing et les mediaplannings où les artistes étaient disponibles sur un simple coup de téléphone. Parfois deux, mais pas plus.

Et comme, après le rock, il y eut le disco, on s’en voudrait de ne pas mentionner la terrible novellisation du film Les derniers jours du disco par son propre réalisateur, Whit Stillman. Plus fin et plus fitzgeraldien que le film, le roman fait le portrait de la génération 80, campant les aventures sentimentales d’un groupe de jeunes dont l’existence se divise entre des débuts professionnels dans les milieux yuppies et une passion pour le disco la nuit. D’une grande tendresse, un livre où l’on frissonne sur le dance floor au son de Chic, Sister Sledge et Evelyne Champagne King. Que du bonheur, comme on dit ailleurs...

Lola Bensky, Lily Brett, La Grande Ourse, 271 p.

Les derniers jours du disco, Whit Stillman, Tristam, 351 p.

La playlist Lola Bensky