
Roscoe - Mont Royal

La formation liégeoise prend de l'altitude avec "Mont Royal". Vertiges garantis.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Nous pourrions chercher - et trouver - des tas de raisons pour justifier la note de quatre étoiles obtenue par ce deuxième album de Roscoe. La production en 3D du réalisateur Luuk Cox (Girls In Hawaii, Stromae...), l'introduction de sons électro qui se frottent désormais aux guitares et à une section rythmique feutrée, la cohésion des cinq musiciens acquise à force de joutes scéniques enivrantes ou encore une maturité bien plus affirmée que sur "Cracks", premier album de la formation liégeoise (2012). Mais l'explication est beaucoup plus simple. Elle saute aux oreilles dès la première écoute de "Mont Royal". Roscoe s'est surpassé pour n'aligner que de bons morceaux. Et on parle ici de vraies chansons à haute valeur émotionnelle ajoutée, au pouvoir mélodique dévastateur et à la force intemporelle rare.
Fresh Start ,dont le passage instrumental aurait pu servir au soundtrack de Twin Peaks, Rule et ses nappes synthétiques, l'épique Nights,le folk moderne Side Secrets,ou encore la ballade acoustique Shore ou Hands Off qui leur vaudra des comparaisons avec The National ne sont que les plus flagrantes réussites de cet album dont les premières esquisses sont nées lors d'un voyage à Montréal. "La ville symbole de tous les possibles",selon Pierre Dumoulin, chanteur et auteur de Roscoe. "Ça nous semblait évident d'y faire allusion dans le titre du disque ("Mont Royal")." A l'heure du toujours difficile deuxième album, Roscoe s'est posé les bonnes questions, a relevé son degré d'exigence et élargi les espaces. Mais tout en prenant de la hauteur, le groupe marque aussi son territoire avec, un peu partout, ces textes mélancoliques à l'écriture vaporeuse et ces références cinématographiques qui faisaient déjà le charme de "Cracks". "Nous venions de nulle part lorsque nous avons publié "Cracks". Personne ne nous attendait et puis tout est allé très vite. Les festivals francophones, les concerts sold out en clubs, le Printemps de Bourges, la tournée française avec Balthazar, une présence remarquée à l'Eurosonic, les dates au Canada. On a pris chacune de ces expériences comme un cadeau mais nous ne voulions pas non plus en rester là. Nous sommes plus soudés aujourd'hui. "Mont Royal" est le fruit d'un vrai travail collectif qui nous permet de revenir avec une nouvelle dynamique et de nouvelles ambitions."