

Londres, le 7 novembre 2011. George Clooney donne une conférence de presse à l'occasion de la sortie de The Descendants, y interprétant le rôle d'un mari trompé. Face au parterre de journalistes, il est entouré de l'équipe du film: le réalisateur Alexander Payne, l'acteur Beau Bridges et Shailene Woodley. Une jeune fille d'à peine vingt ans à laquelle la presse, ce jour-là, ne prêtera pratiquement pas attention. Si ce n'est pour lui demander comment c'était de jouer avec George. "C'était bien. En tant que jeune actrice, j'ai tout à apprendre de comédiens qui mènent de telles carrières", répondra-t-elle. Bref, alors qu'elle assure la promo de son premier film au cinéma, Shailene Woodley sait déjà répondre aux questions nulles des journalistes. Ce qui est un plus pour percer dans le métier...
White Bird
Réalisé par Gregg Araki. Avec Shailene Woodley, Christopher Meloni, Eva Green - 91’.
Kat a seize ans lorsque sa mère disparaît sans prévenir... Dans son film précédent (Kaboom), Gregg Araki montrait les jeunes éphèbes vivre furieusement leur existence sans se rendre compte qu’ils dansaient au bord du précipice. Cette fois, le réalisateur tend doucement la main à son héroïne pour l’aider à trouver son chemin dans ce monde où les adultes démissionnaires et conformistes apparaissent surtout comme des monstres. Mais ce fabuleux cinéaste de l’adolescence ne les juge pas. Tous se trompent de vie, à l’instar de la mère de Kat, étouffée par son existence de desperate housewife auprès d’un homme qui ne l’a jamais excitée.
Habilement, le cinéaste fait planer une odeur de soufre et de mystère, de thriller même autour de l’enquête sur la disparition de la mère. Mais il se fiche du polar: cette atmosphère inquiétante ne lui sert qu’à donner de nouvelles clés à sa jeune protégée, au détour d’une magnifique scène où Kat (superbe Shailene Woodley, passant d’un claquement de doigts de l’enfant à la femme) vient ouvertement draguer le bel enquêteur tatoué, transgressant de fait les règles de la bonne société. Avec ce magnifique film doucement mélancolique, Araki signe son œuvre la plus personnelle, la plus punk. Une ode tranquille et vibrante à la liberté individuelle. Splendide!