Snoop Dogg, Docteur bling-bling et mister funk

Sur son nouvel album réalisé par Pharrell Williams, la star du hip-hop s'invite sous la boule à facettes. Ça va danser à Dour...

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Sur la pochette et dans le livret du treizième album de Snoop Dogg, on peut voir un chien bleu, un écureuil unijambiste, des buissons sculptés aux ciseaux façon Edward aux Mains d'argent, une femme black à l'impressionnante coupe rasta et une brune aux seins peints par un disciple de Keith Haring. Bref, c'est un peu Alice au pays des fumeurs de joints.

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Entièrement réalisé par son pote Pharrell Williams, au point même de ressembler un peu trop à un copié/collé de "GIRL", dernier album studio en date dudit Pharrell, "Bush" n'en reste pas moins une véritable machine à faire la fête qui ne se prend pas la tête. Sans prétention et sans surprise, si ce n'est que Snoop y chante plus qu'il ne rappe, "Bush"  est un disque "feel good" qui remet le funk sexy sous la boule à facettes mais pue le formatage. Dès les premières secousses de l'hymne californien California Roll, Snoop invite l'harmonica de Stevie Wonder. Plus loin, il partage dans une nonchalance très classe le mic avec Gwen Stefani (Run away), Kendrick Lamar (I'm ya Dogg) ou encore Charlie Wilson (le chanteur R&B, pas le hobo) sur Peaches N Cream.

Déjà auteur de quelques bombes dans le passé (souvenez-vous de l'énorme Drop It Like It's Hot en 2004), le duo Pharrell/Snoop affirme non sans prétention s'être senti investi d'une very important mission. "Avant de se mettre au travail pour "Bush", nous avons signé un pacte pour réintroduire des vibrations positives dans la musique contemporaine. Les chansons que nous avons écrites contribueront à la fois à un meilleur présent et à un futur idéal." Bon, trêve d'ego trip, "Bush" vaut surtout pour le plaisir éphémère qu'il procure et ne passera sans doute pas l'été.

C'est, du reste, une option que Snoop Dogg semble suivre depuis son dernier album 100% hip-hop, "Doggumentary", réalisé en 2011. Depuis, le rappeur bling-bling de Long Beach, Californie, n'a cessé de se métamorphoser sur des projets artistiques à durée de vie limitée. En 2013, après un trip en Jamaïque durant lequel il avait un peu trop forcé sur les spécialités locales, il se rebaptisait ainsi Snoop Lion et sortait un album reggae, "Reincarnated", entièrement dédié à la gloire de Jah. Un petit flop. Quelques mois plus tard, il revenait avec un nouveau surnom, "Snoopzilla" et un album "7 days of funk", hommage aux collectifs Parliament et Funkadelic de George Clinton qui ont révolutionné le genre dans les années septante.

Mais que les fans de Snoop qui veulent se rendre au Dour Festival le 19 juillet ne s'inquiètent pas trop de ces escapades. Habitué des festivals belges (il était au Pukkelpop en 2014 et aux Ardentes en 2011), Snoop propose toujours une prestation "best of" avec musiciens live, danseuses et les habituelles pimpinades.

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