St. Vincent : Esprit sain dans un corps saint

Annie Clark tutoie les anges sur son quatrième album.

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Cheveux décolorés, énormes montures roses posées sur le nez, Annie Clark est là, devant nous, à nouveau métamorphosée pour présenter un quatrième disque imaginé comme le prolongement de son propre personnage. Sous le pseudo St. Vincent, la belle Texane de New York signe "St. Vincent". "Si je donne mon nom à l’album, c’est parce que la musique qu’il enferme est vraiment à mon image, explique-t-elle. Miles Davis disait que le plus difficile pour un musicien était d’être lui-même. Pour le coup, je pense y être arrivée."

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Ancienne collaboratrice de Sufjan Stevens, récente muse de David Byrne (Talking Heads), St. Vincent a exploré les plus beaux chapitres de la pop pour les réécrire à sa manière. Entre désirs électriques et caprices électroniques, les chansons de "St. Vincent" jonglent avec les sentiments et embrassent des histoires improbables. Sur Rattlesnake, par exemple, Annie se raconte sans vêtements devant un serpent. "Ce récit peut sembler loufoque. Mais il est bien réel. L’été dernier, j’ai profité d’une chaude journée pour me déshabiller dans la nature. Je n’avais jamais fait ça auparavant. C’était assez agréable jusqu’au moment où j’ai vu surgir un serpent à sonnettes. J’ai eu la peur de ma vie!"

Excentrique, insaisissable, Annie met ici ses idées au service de mélodies atypiques et ambitieuses. Le beat turbulent et les guitares foutraques de Birth In Reverse donnent notamment des envies de breakdance. Et quand elle calme le jeu pour poser sa voix sur une ballade sentimentale (Prince Johnny), St. Vincent s’affirme comme la plus sérieuse rivale de Lana Del Rey. Véritable coup de génie, le morceau Digital Witness s’interroge sur les dangers d’un monde hyper-connecté. "Où en est-on sur l’échelle de l’humanité? L’homme sera-t-il un jour dépassé par les évolutions technologiques?" En 2007, St. Vincent offrait son cœur sur un premier album intitulé "Marry Me". Aujourd’hui, on donnerait n’importe quoi pour lui passer la bague au doigt.

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