
Stéphane Rosenblatt: "on vit une époque fantastique"

Contre vents et marées, Stéphane Rosenblatt s'est forgé en inoxydable pilier de la chaîne privée qui lui a offert ses plus beaux défis. Avec son sourire de faux cynique, il nous reçoit dans sa maison de Woluwe où trônent dans son salon et son bureau deux télés plasma king size à la présence adoucie par un mobilier de goût et une déco qui apportent à l'homme, en marge de la RTL House, sa dose de zénitude. Propice à quelques confidences et à un coup de rétro sur une sacrée carrière des temps héroïques de la Villa Roosevelt jusqu'à l'entreprise leader actuelle.
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Rares sont les interviews où vous parlez de vous. C'est de la pudeur, de la discrétion, ou bien vous n'intéressez pas les médias?
STEPHANE ROSENBLATT - (Ricanement.) Pas de la pudeur. Plutôt le fruit de ma discrétion naturelle et spontanée. Je ne suis pas un mondain et ne recherche pas d'exposition sociale extérieure. Et je me protège. Je suis très soucieux de préserver l'équilibre idéal que j'ai trouvé entre ma vie privée et ma vie professionnelle intense. Il faut dissocier. Surtout dans un univers audiovisuel qui peut être très dur.
C'est surtout votre peau qui est dure. 30 ans de RTL-TVI dont 10 comme directeur des programmes et de l'info. Vous êtes un cas unique de longévité comme manager. C'est quoi votre secret?
S.R. - J'ai 54 ans et j'ai été depuis mes 31 ans de tous les comités de direction de RTL-TVI. Cela tient à deux éléments. J'ai toujours considéré travailler dans une entreprise, même aux temps héroïques des débuts, avec une culture et des valeurs mais aussi des rapports de force et des résultats à atteindre dans un schéma offre-demande. Ensuite, j'ai toujours été pragmatique, volontariste mais aussi pessimiste et réaliste sur ce qu'est une entreprise qui évolue. J'ai une immense capacité d'adaptation, de remise en question à tous les niveaux. Cela maintient jeune d'esprit. Par cette attitude, je suis toujours parvenu à faire croire à chaque nouveau patron que je faisais partie de la dernière génération arrivée dans la boîte (rire).
Vous n'avez jamais cru au concept de "famille RTL"?
S.R. - En tout cas, je ne m'y suis jamais identifié. Je n'ai qu'une famille mais ce n'est pas RTL. Je crois à la forte culture d'entreprise de RTL-TVI qui est faite de valeurs très fortes de professionnalisme, de respect, d'enthousiasme et de passion. Mais l'idée de "famille" n'est qu'un gimmick marketing visant à créer un lien de proximité avec le public. RTL n'est pas une famille et ne l'a jamais été.
Y avait-il quelque chose de mieux dans le RTL des origines?
S.R. - Oui. La taille.