Underworld: Les papys font de la résistance

Etrangement, LA question existentielle fondamentale du rock n’a jamais effleuré la génération techno. Sven Väth, Carl Cox, Laurent Garnier, Maxi Jazz (Faithless), Jeff Mills ou DJ Hell ont tous dépassé la quarantaine, voire la cinquantaine.

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Les membres de Kraftwerk, fantasme assumé et pérenne de la planète électro, sont sexagénaires alors que les deux piliers de Underworld Karl Hyde et Rick Smith ont la cinquantaine largement dépassée. Et c’est sans importance.

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Le détail mérite d’être souligné à l’heure où ces derniers se fendent d’une triple anthologie intitulée "1992-2012" et d’une "A Collection" plus ramassée. Un bilan idéal pour appréhender une aventure artistique et scénique aussi brillante qu’atypique.

Une aventure, pourtant, démarrée à l’aube des années 80 avec le groupe Freur, tentative, déjà, d’unir le dub et les machines sur le terrain encore vierge de l’électro pop. Et puis, au début des années 90, après un job de guitariste chez Debbie Harry pour Karl Hyde, des musiques de film pour Rick Smith et une première incarnation rock sans intérêt d’Underworld, le duo a su se réinventer en parangon techno avec l’aide du DJ Darren Emerson.

En vingt ans, Underworld a su dresser des ponts entre l’art contemporain, la pub, les poses rock et les raves à la faveur de longs développements hypnotiques d’une rare musicalité, quelques tubes comme Born Slippy ou Dark Train (de la B.O. de Trainspotting de Danny Boyle) et des classiques absolus comme Rez, Cowgirl, Jumbo ou Crocodile. Moins marquantes, les récentes collaborations avec Tiestö ou Mark Knight n’ôtent rien à l’affaire et Underworld reste sur scène comme sur disque l’icône de la génération techno. Ils retrouveront cet été Danny Boyle pour mettre en musique la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Londres.

Underworld
Anthology 1992-2012 (3 CD)
A Collection
V2

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