
Vie privée

Je n’ai pas davantage le souvenir que les vilains médias aient renié un enfant. En revanche, j’ai l’impression qu’un membre éminent de cette famille, très concerné par cette problématique, nous gratifie chaque année depuis vingt ans, le 21 juillet et le soir de Noël, de leçons de citoyenneté.
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Sans grande erreur possible, il m’est également d’avis que ces gens bénéficient chez nous d’un statut qui leur confère des droits très spéciaux, mais aussi l’obligation de respecter certaines règles. Comme par exemple de ne pas détourner de fonds du budget de la Défense nationale à des fins privées (acharnement du passé) ou de ne pas effectuer de voyages et de rencontres à connotation politique, par exemple au Congo (acharnement 2011). Mais soit.
Il y aurait donc un nouvel acharnement sur Laurent à l’occasion d’une visite en Israël, où notre prince-bienfaiteur environnemental s’est vu remettre un diplôme par une organisation écologique locale qui reboise les régions arides. Mais, mais… Le KKL (l’organisation en question) ne serait pas qu’écologiste. Selon certaines mauvaises langues acharnées, ce serait aussi une organisation sioniste qui, sous couvert de reforestation, grignote consciencieusement des terres dévolues aux Palestiniens, participant donc activement à la colonisation forcée de la Cisjordanie par l’Etat israélien. Mais n’entrons pas dans ce débat, sous peine de se faire agonir d’antisémitisme dès lors qu’on évoque certaines pratiques israéliennes (c’est automatique).
Ecoutons plutôt Didier Reynders nous assurer que le voyage de Laurent est pile dans les règles: il s’agit d’un "voyage privé et sans contacts politiques". Voilà, rideau. Juste deux questions, quand même…
Un: c’est quoi, un voyage "privé" de Laurent? Les vacances en famille, je vois. Mais selon les nouvelles règles post-affaire Fabiola, les princes à dotations sont tenus (et désormais contrôlés) à des activités de représentation, et ce dans des domaines dévolus: l’environnement pour Laurent. Quand il fait son écolo en Belgique ou en France, c’est de l’activité officielle, mais quand c’est en Israël, ça devient privé, alors? Bon.
Question 2: c’est quoi, une activité sans contact politique? Rencontrer les dirigeants d’une organisation israélienne qui s’approprie des terres qui n’appartiennent pas à Israël (voir les résolutions de l’ONU), ce n’est pas politique? Ah bon. J’ai une question 3: et si on n’avait pas été trop regardant?
De la part de Laurent, on comprend. Je rappelle: en 2012, il a effectué… 32 activités de représentation (son boulot), soit 0,61 par semaine. On comprend que, emporté par son enthousiasme à accélérer la cadence (qui justifie 307.000 € de dotation), le garçon n’ait pas trop vérifié ce qu’était le KKL. Mais notre bon ministre des Affaires étrangères à qui, dit-il, le petit prince a téléphoné perso pour obtenir le feu vert? Ce ne serait pas un peu son job de tout bien (faire) vérifier? Si. Oups!