On a vu The Libertines à Forest National et...

... on s'est bien amusé.Récit d'une belle soirée avec un futur album à la clé?

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Hormis le cercle des fans, peu de gens seraient capables de citer plus de trois titres du répertoire de The Libertines et leur carrière discographique se résume en tout et pour tout  à deux albums studios parus il y a douze ans. Pourtant la reformation du groupe anglais a fait l'effet d'une petite bombe, certains médias allant même jusqu'à dire que leur retour -motivé essentiellement par des raisons financières-  annonçait la résurrection du rock. Bon, il ne faut pas pousser bobonne dans les orties non plus.

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Ce mercredi, dans une salle de Forest National à peine plus remplie qu'à l'occasion du concert de Beck voici deux semaines (3.000 personnes à tout casser), The Libertines a tenu son rang: celui d'un gang sulfureux qui a fait souffler un vent de désinvolture à l'aube des années 2000 et qui  sait que la nostalgie peut toujours rapporter gros une décennie plus tard. Comme l'évoquent The Eagles dans Hotel California, "certains dansent pour se rappeler, certains pour oublier." Et c'est bien ce double sentiment que nous avons ressenti tout au long de leur set.  En balançant dans un son bordélique mais jouissif des bravades comme Time For Heroes, Vertigo ou Up The Bracket, The Libertines nous font remonter le temps et plonger dans les souvenirs.  Mais leurs chansons sautillantes, tantôt pop, tantôt férocement punk,  toujours mélodiques, effacent aussi d'un seul coup de notre mémoire trop de concerts rock formatés  vus récemment. Et  ça aussi, ça fait du bien.  Oui, en 2014, ce groupe sait encore faire la différence et se montrer pertinent  dans son attitude, mélange particulièrement bien dosé de nonchalance et d'urgence.

Pete Doherty, Carl Barât, John Hassell et Gary Power aiment foutre le boxon. Ils peuvent saloper un morceau  (The Delaney en ouverture de set sur lequel ils multiplient les floches),  se font plaisir (la version acoustique de Your' re my Waterloo chantée par le bassiste John Hassell,  le Fuck Forever des Babyshambles, le refrain de Psycho Killer des Talking Heads),  jouent avec les gimmicks (quand Barât et Dohery chantent dans le même micro, on pense toujours qu'ils vont se rouler une pelle), mais retombent toujours parfaitement sur leurs pattes. Musicalement, c'était loin d'être parfait, mais ce n'est pas non plus ce qu'on attendait d'eux. Alors oui:  nostalgie ou pas, on a passé une chouette soirée.  Il se confirme aussi que The Libertines ont  mis un nouvel album sur les rails (de coke, ah ah) et  qu'un gros label indépendant s'était déplacé ce mercredi pour rencontrer le management du groupe dans les coulisses.

Ginette Vandenberghe, graphiste au magazine Flair, est une fan inconditionnelle de concerts. Et une fine plume pour croquer les stars du rock. On se/vous fait plaisir.

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