
Christopher Lee, alias Dracula, est mort

Sa carrière ne pourra jamais se résumer à un seul rôle – sa filmographie est longue de plus de 220 films. Et pourtant, Christopher Lee c’est Dracula. Et Dracula c’est Christopher Lee. Ce personnage au teint blanchâtre, aux dents de vampire et au regard exorbité symbolisait l’effroi et a longtemps hanté nos peurs d’enfant. S’il y a une silhouette de cinéma qui flanquait les chocottes c’est bien celle de Dracula. Christopher Lee – acteur anglais d’une race disparue – a d’abord incarné (si on ose dire) la créature de Frankenstein avant de se parer de la cape noire de Dracula. C’est dire s’il était prédestiné à faire dans l’horreur…
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Après “Frankenstein s’est échappé” (ce titre!) en 1957, Christopher Lee enchaîne avec “Le cauchemar de Dracula” en 1958 - il a 36 ans. Le succès de ce film d’épouvante – très en vogue à l’époque – ouvre la porte à une longue collaboration entre l’acteur et le comte des Carpates assoiffé de sang. La série compte dix films parmi lesquels “‘Dracula prince des ténèbres”, “Dracula et les femmes”, “Une messe pour Dracula” et – attention, attachez vos ceintures - “Dracula vit toujours à Londres”, l’avant–dernier de la liste en 1973. C’est que l’époque est encore candide, pleine d’indulgence pour des films aux effets spéciaux totoches, pour ne pas dire complètement boiteux. Au regard de ce qui se fait aujourd’hui, les effets dans Dracula sont archaïques certes mais dégagent un vrai amour pour le cinéma populaire – d’où le culte nourri par les amateurs qui, aujourd’hui encore, saluent la beauté du geste. Mais quand vint le temps du “Dracula” de Francis Ford Coppola – en 1992 - avec Gary Oldman dans le rôle titre et dans un film érotico-somptueux et aux effets hauts de gamme, le Dracula d’antan aura fait son temps.
Respecté par les fans de série B et les fous de films de genre, Christopher Lee a également signé quelques compositions remarquées dans “Star Wars”, “Le seigneur des anneaux”, et même chez Tim Burton qui l’a dirigé dans “Charlie et la chocolaterie”. Une sorte d’arrière-grand-père de la geek culture en somme…