DSK relaxé, qui paie les frais?

L'ancien patron du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a donc été relaxé vendredi dans le procès dit du Carlton. Il comparaissait pour proxénétisme aggravé. L'autre principal accusé de l'affaire, le propriétaire de maisons closes Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure, a également été relaxé. Seul un ancien responsable de l'hôtel Carlton de Lille, où DSK avait participé à diverses parties fines avec des prostituées entre 2008 et 2011, a été condamné à un an de prison avec sursis. On savait que le tribunal correctionnel de Lille aurait la main légère, depuis qu'à l'issue des audiences en février, le procureur avait requis la relaxe pure et simple, faute de preuves...

Reste la question à 1000 €: qui paiera les frais de justice et d'honoraires d'avocats que ces quatre années de procédures, investigation, inculpations auront nécessités? Sans compter les trois semaines d'audiences... En Belgique comme en France, la loi est assez claire. La partie qui a obtenu gain de cause à un procès reçoit une intervention forfaitaire pour ses frais et honoraires d’avocat, payée par la partie qui a perdu. Attention, il ne s’agit donc pas du montant total des frais d’avocat.

Dommage pour DSK, notamment, qui avait engagé quelques pointures de renom pour le défendre, et qu'il devait sans doute rétribuer à des tarifs pas piqués des vers. Dommage aussi pour la Justice française, qui se coltinera le reste de l'addition. Et elle devrait être salée, vu la taille du dossier. Rien que l'ordonnance de renvoi en Correctionnelle de DSK atteignait les 210 pages... Exactement le même nombre de pages que Affaires DSK, la contre-enquête, quasi le seul vrai bouquin à décharge de l'ancien futur candidat à la présidentielle française depuis l'affaire du Sofitel de New-York. Une procédure éteinte, faut-il le rappeler, après “simple” transaction financière. Justice vs DSK: le match que tout le monde aura perdu...