Quelles parades pour contrer le harcèlement?

Des femmes dévoilent leurs trucs et astuces pour éviter de se faire insulter en rue.

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Trois ans après "Femmes de la rue", le documentaire choc de Sofie Peeters, la situation s'est-elle améliorée? Les insultes sexistes -désormais punissables par la loi- ont-elles déserté les boulevards de la capitale? Rien ne serait moins sûr. En témoigne la dernière étude de la revue scientifique en ligne "brusselsstudies.be". Celle-ci s'est en effet penchée sur les lieux boycottés par les femmes et sur les stratégies utilisées par ces dernières pour se sentir en sécurité quand elles se déplacent la nuit dans les rues de Bruxelles. Une étude à prendre avec des pincettes -elle se base uniquement sur une dizaine d'entretiens- mais dont les résultats se révèlent assez inquiétants. Si d'autres enquêtes avaient déjà montré que la peur a pour effet de limiter les déplacements urbains des femmes, celle-ci nous en apprend davantage sur leurs parades anti-harcèlement. Ainsi, à moins de trouver une personne pour les escorter, certaines femmes préfèrent zapper les dîners en ville ou rester loger chez leur hôte. Tandis que d'autres tentent d'affronter leur peur en développant toute une série de stratégies.

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Comme de passer le plus vite possible sans regarder autour, de ne jamais répondre aux éventuelles sollicitations, d'avoir l'air "de savoir où on va" ou de  s'habiller de façon peu féminine. Certaines femmes feraient aussi des détours pour éviter les rues jugées dangereuses ou trop fréquentées par les hommes alors que d'autres opteraient pour le taxi ou le bus en utilisant leur smartphone afin de choper le lift à la dernière minute. Des stratégies de protection qui impliquent des ressources économiques que n'ont pas forcément toutes les femmes. Une étude à creuser, reconnaît l'urbaniste en charge de l'enquête. D'autant que les lieux qui font peur ne seraient pas forcément ceux qui sont le théâtre d'actes violents. Et d'en appeler les pouvoirs publics à se pencher sérieusement sur cet accès plus que limité à un espace public.

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