Dr Dre : check-up de Compton, son dernier album

Dr Dre, le milliardaire du rap, sort ce vendredi un nouvel album. Son grand final. Résultat de notre première écoute.

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L’album le plus attendu de ce début de millénaire ne paraitra donc pas. Au bout de 16 ans d’essais et de réflexions, Dr. Dre a jugé que « Detox », son 3ème  album solo, n’était tout simplement pas assez bon pour être commercialisé. Cette mauvaise nouvelle cache la vraie info: Dr Dre sort quand même un nouvel album. Il est désormais disponible en exclusivité en téléchargement sur iTunes et en streaming sur Apple music.

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C’est plein d’excitation qu’on commence à écouter les 61 minutes inespérées de « Compton : A Soundtrack by Dr. Dre ». Dès l’intro très réussie, façon reportage de JT sur la ville de Compton, on se dit que les « Chroniques » du docteur sont de retour. Mais les deux morceaux, juste corrects, qui suivent ne tiennent pas cette promesse. On n’y retrouve pas son génie mais des emprunts aux sons à la mode (la trap d’Atlanta pour les initiés). En continuant notre exploration de la ville californienne, les doutes disparaissent rapidement. C’est bien un album de Dr. Dre avec ses morceaux à la dimension cinématographique, son empilement de mélodies vocales et ses pincées soul ou R&B. La première écoute est réjouissante. On respire. L’attente ne fut pas vaine.

La mise en ligne de ce « Compton : A Soundtrack by Dr. Dre » précède d’une semaine la sortie américaine de Straight outta Compton, biopic de  son ancien groupe Niggers With Attitude (N.W.A), prévu chez nous mi-septembre. Le disque est inspiré par le tournage du film (mais ce n’est pas une B.O.) et propose une impressionnante liste de featurings. Elle résume à elle seule l’histoire du génie de Compton, d’Ice Cube (ex- N.W.A) à Kendrick Lamar (son protégé, N°1 actuel du rap) en passant par ses légendaires complices Snoop Dogg et Eminem.

Que ce soit en tant qu’artiste solo ou que producteur, Andre Romelle Young, alias Dr Dre, domine le rap de ces 25 dernières années. Il est de ceux qui ont inventé et, peut-être surtout, popularisé les mouvances du gangsta rap (peinture brutale des ghettos de la côte Ouest) avec son groupe N.W.A et du G-funk (gangsta rap adouci par des voix féminines et des emprunts soul-funk) avec « The Chronic » en solo. Tout en gardant intacte une crédibilité venue de la rue et un son de première qualité, le « patron » a réussi l’exploit de toucher le grand public en produisant et en composant pour Eminem (18 millions d’exemplaires vendus dès le 1er album), 50 Cent, The Game, Mary J. Blige, Eve, Gwen Stefani…

Mais il y a un prix à payer à tant de succès. Il lui faudra sept ans ans pour boucler un deuxième album solo, l’historique « 2001 » (sorti en 99) porté par des titres comme Still D.R.E et The Next Episode dont les basses hypnotiques résonnent encore aujourd’hui dans les clubs. Pire le dernier élément du triptyque de ses « Chroniques » ne verra jamais le jour. On croyait pourtant qu’il y travaillait lentement mais sûrement. Une sortie fin 2004 avait été programmée avant d’être annulée. Suivirent dix années de rumeurs et d’intox… « Detox » ne sortira jamais, malgré dit-on 400 morceaux accumulés et les commentaires flatteurs de tout ceux qui l’ont entendu… sauf Dr. Dre. De son propre aveu, l’album risquait de décevoir.

En tout cas, le Doc n’a pas perdu le sens des affaires. Après avoir revendu sa marque Beats Electronics et ses fameux casques « Beats by Dre » pour 3 milliards de dollars, le premier milliardaire du hip-hop a donc repassé avec Apple un autre contrat très lucratif pour l’exploitation de « Compton : A Soundtrack » qui serait son « grand final ». 

 

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