
Gabriel Ringlet à confesse

Son dernier ouvrage, sur une vingtaine déjà écrits, s'intitule Vous me coucherez nu sur la terre nue . (Ed. Albin Michel) Il y est question d'accompagnement des malades vers la mort. Et donc, aussi, d'euthanasie. Gabriel Ringlet y raconte notamment ses expériences à l'hôpital Saint-Pierre d'Ottignies, "qui m'a demandé d'accompagner les demandes d'euthanasie les plus difficiles. Puis de construire une liturgie, y compris profane, pour ces cas d'euthanasie", explique-t-il.
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C'est sûr que l'ouvrage, en dépit du discours clair mais nuancé de son auteur, va faire débat sur fond de sacristie. Une fois de plus. Car c'est comme ça depuis son adolescence et le début de ses secondaires dans l'ordre des Pères Croisiers. Déjà atypique, le jeune Ringlet était la cible des prêches du curé de Hannut. Président du patro et rédac chef du journal de son collège, il dérangeait par son amour de la liberté, de la mixité, du débat. Et cela n'a jamais changé. Car Gabriel Ringlet aime le contrepied ou plutôt essayer de tordre le dogme vers plus de modernité. Sans nécessairement toujours vraiment céder sur les fondements religieux. En tout cas, il demeure le symbole d'une ouverture et une tolérance trop rares au sein d'une église bousculée, en déclin et s'accrochant par réflexe à des positions réactionnaires sur les grandes questions de l'époque.
Lors de notre visite à son prieuré de Malèves-Sainte-Marie, le prêtre démontre d'entrée qu'il n'a perdu ni son sourire, ni sa combattivité, ni sa pèche légendaire pour nous expliquer ses engagements, sa figure polémique, ses choix de vie et sa vision de l'église catholique. Tirées de cette interview à lire dans le Moustique de ce mercredi 2 septembre, voici cinq extraits qui donnent le ton:
" La vocation, ça ne tombe pas du ciel. Dieu, s'il s'adresse à quelqu’un, le fait toujours à travers des lèvres humaines."
"Tant que l'Eglise sera capable de faire le grand écart entre Mgr Léonard et moi, ce sera bénéfique."
"La question du célibat des prêtres m'a presque empêché d'entrer au séminaire (...) Mais le célibat ce n'est pas pour autant renoncer à une vie affective."
"Il faut refuser l'acharnement thérapeutique et si, malgré tout, les souffrances restent immaîtrisables, alors oui, l'euthanasie est inévitable. Mais ne nous mentons pas, l'euthanasie reste un crime"
"C'est terrible à dire mais il n'y a sans doute que la violence pour arrêter l'Etat islamique. La non-violence et des armées entières de Gandhi n'y suffiraient pas."