
Pourquoi les agriculteurs bloquent Bruxelles le 7 septembre

Plus de 5000 agriculteurs et 1000 tracteurs qui sont attendus ce lundi 7 septembre au coeur de la capitale européenne. Comme pour justifier les monstrueux problèmes de circulation que cela va créer, les agriculteurs wallons ont lancé une campagne de sensibilisation via Jesuisagriculteur.be, un site lancé par la Fédération Wallonne de l’Agriculture.
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La fin des quotas laitiers dans la Politique Agricole Commune (PAC) au niveau européen, la pression toujours plus forte des supermarchés sur les producteurs, la concurrence des produits importés de l'extérieur de l'Europe et ne répondant pas aux mêmes cahiers des charges de qualité et sanitaires sont autant de problèmes qui minent la vie quotidienne des agriculteurs belges.
Et si les agriculteurs appellent les usagers bruxellois à la compréhension et à la patience pour leur manifestation monstre, leur action se veut constructive et chacune des revendications est accompagnée de solutions concrètes dont la plus simple est de consommer belge, ou au moins européen et le plus possible en circuit court.
Un site, “accueilchampetre.be”, recense d'ailleurs des fermes qui vendent directement leurs produits et s'assurent donc une marge bien plus importante au fermier. Cerise sur le ballot de paille, les prix sont souvent bien plus avantageux que les mêmes produits en supermarché.
La fin de la ferme?
L'agriculture belge est plus menacée que jamais. Depuis 1980, 70.000 fermes belges ont cessé leurs activités soit 63 % . Pendant ce temps, les exploitations restantes ont vu leurs surfaces d'exploitation augmenter pour passer d'une agriculture raisonnable et locale à des fermes industrielles.
La Wallonie comptait plus de 29.000 fermes actives en 1990 pour moins de 13.000 en 2013. (voir aussi "L'agriculture belge est plus menacée que jamais.”)
Mais il y a aussi des bonnes nouvelles. En 30 ans, l'agriculture biologique a explosé pour passer de 37 fermes wallonnes en 1987 à plus de 800 en 2010. Et le chiffre ne fait qu'augmenter année après année. Et, cocorico, c'est la Wallonie qui tire le mieux son épingle du jeu dans le domaine avec 79% de la production bio totale belge sur son sol.