Débats du dimanche cherchent vitesse de croisière

A ma gauche, Les Décodeurs (RTBF). À ma droite, C'est pas tous les jours dimanche (RTL-TVI). Premier bilan de ces deux rendez-vous dominicaux en concurrence frontale.

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La politique à la télé a toujours fait débat. Sans pour autant rameuter l'audience. Cette rentrée, pour y remédier et renouveler leur public, RTL-TVI et la RTBF ont toutes deux repensé leurs formules dominicales, dépoussiérant les face-à-face ritualisés pour placer la politique en situation, au coeur de l'action de deux talk-shows d'actualité. On fait le point.

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Dans le rôle du chef d'orchestre de la chaîne privée, on retrouve Christophe Deborsu, repassé du côté francophone de la frontière linguistique après quelques années en terres médiatiques flamandes pour présenter C'est pas tous les jours dimanche. Sourire extra-large, façon Jim Carrey dans The Mask, le journaliste prend la relève de Controverse après 25 ans d'existence. Lourde responsabilité que d'incarner le visage du renouveau d'un débat dominical figé, mais pourtant, le présentateur s'y attèle avec envie dans son tout nouveau plateau hyper-coloré, limite vitaminé. Son émission, il veut en faire un show d'actualité en abordant les sujets chauds à l'aide d'invités moins "attendus", traduisez moins politiques.

Une formule qui prend rapidement l'eau: trop décousue, trop maladroite lors de ces premiers numéros, comme lorsque qu'Alexander de Croo a gentiment rappelé à Christophe Deborsu qu'il se devait de rétablir l'ordre sur son plateau face à Lio. Repensé pour fonctionner en deux parties "thématiques" dès sa troisième semaine d'existence, "C'est pas tous les jours dimanche" fait marche arrière en raison d'audiences décevantes (53.000 téléspectateurs lors de la deuxième semaine) et intègre finalement Emmanuelle Praet et Christophe Giltay comme chroniqueurs, après l'éviction d'Alessandra d'Angelo en raison d'accointances passées avec Laurent Louis. On n'est toujours pas sûrs que ses thèmes, comme "fiers d'être belges" en ouverture dimanche dernier ou les huissiers ou encore le harcèlement à l'école fassent vraiment saliver à l'heure du stoemp-saucisse.

Des chroniqueurs ajoutés à d'autres chroniqueurs qui, l'un après l'autre, donnent leur avis sur tout et n'importe quoi... 

Côté chaîne publique, sur la RTBF, c'est à la fine équipe composée d'Alain Gerlache, Pierre Kroll, Baudouin Rémy et surtout Florence Hainaut que revient la responsabilité de gérer le nouveau débat/talk-show du dimanche. Un peu stressée lors des premiers rendez-vous, la journaliste qui lance les hostilités prend désormais les commandes du vaste plateau à dominance bleue, la couleur de l'info, avec une certaine prestance.

Similitude avec C'est pas tous les jours dimanche, les séquences debout sont désormais intégrées à la dynamique de l'émission, même si on n'en comprend pas encore trop l'intérêt. Le traitement des thématiques, en revanche, comme l'abattage rituel ou la crise des migrants, actu oblige, se veut plus fouillé et maîtrisé grâce à des journalistes déjà rôdés à l'exercice. On retrouve donc l'esprit de Mise au Point réactualisé grâce à des séquences fortes, comme le zapping décalé ou le décryptage de l'actu d'Alex Vizorek repris la semaine dernière par Laurence Bibot. Pourtant, seuls 91.000 téléspectateurs ont répondu à l'appel des Décodeurs de La Une lors de la deuxième semaine. Des résultats pas franchement enthousiasmants après tant de changements. La suite au prochain épisode.

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