Faut-il apprendre « à ne pas violer » ?

Une université anglaise donne désormais des cours de « consentement sexuel ». Au même moment, la BBC diffuse « Is this rape? Sex on trial ». Certains crient à la diabolisation des hommes, d’autres soutiennent l’idée. Pour les deux sexes.  

georges

« Je n’ai pas besoin qu’on m’apprenne à ne pas être un violeur. » Cette déclaration d’un étudiant de l’université de Warwick, en Angleterre, après avoir été invité à un cours de « consentement sexuel » fait le buzz sur la toile. Georges Lawlor le crie haut et fort : Un homme n’est pas motivé par le sexe au point de se moquer complètement du consentement. Même s’il aurait dû s’abstenir d’accompagner son coup de gueule d’une photo de lui portant une affiche « Un violeur ne ressemble pas à ça », puisqu’il n’existe pas de déviant sexuel type, on ne peut qu’être d’accord avec lui.

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Les cours de consentement sexuel ne sont pas forcément une mauvaise chose pour autant. Il n’y a qu’à voir les statistiques… D’après une étude menée en Angleterre par l’Union nationale des étudiants, 1 étudiante sur 7 subirait une agression physique ou sexuelle pendant son cursus. Une autre enquête de la Fondation canadienne des femmes, réalisée au mois de mai, montre que 67 % des Canadiens ne comprennent même plus ce qu’est le consentement. 1 homme sur 5 de moins de 34 ans penserait carrément que recevoir un sexto suffit à avoir un rapport sexuel physique. Ces cours pourraient ainsi apprendre aux jeunes à détecter les vrais signes de consentement. Les jeunes au sens large. Pas seulement les hommes, comme le considèrent les études évoquées ci-dessus. Ce qui est évidemment réducteur puisqu’ils peuvent aussi être victimes d’agression sexuelle.

À l’unif ou… à la télé

L’université n’est toutefois pas forcément le meilleur endroit pour sensibiliser au consentement sexuel. D’après plusieurs psychologues, il faudrait commencer dès l’adolescence. Ce que fait, depuis le 2/11 dernier, la chaîne britannique pour ado « BBC 3 ». Avec « Is this rape? Sex on trial », une émission sur le thème du… viol, à vocation pédagogique. 24 adolescent(e)s sont invités à regarder un clip fictif où des jeunes ont des relations sexuelles. Ils doivent ensuite juger s’il s’agit d’une agression ou non avant de participer à un débat avec un juriste et de véritables victimes de viol. Et les désaccords sont nombreux! Preuve qu’une éducation au consentement sexuel n’est pas une si mauvaise idée.

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