Cinemamed: D’un continent à l'autre

Le Festival du cinéma méditerranéen plus que jamais d'actualité.

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Dans l’actualité tourmentée que nous traversons, un festival tel que celui consacré au cinéma méditerranéen, qui célèbre sa quinzième édition à Bruxelles du 4 au 11 décembre, au Botanique, à Bozar et au cinéma Aventure, prend bien entendu une consonance supplémentaire. "La vocation de cet événement est de faire découvrir la diversité et la richesse de ce cinéma méditerranéen à travers des récits touchants. Un cinéma intense, contrasté, drôle et qui met en évidence la diversité des pays qui le composent. A l'image de Bruxelles et de notre Belgique, finalement", expliquent les organisateurs.

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Concrètement, cet engagement, aussi qualitatif que quantitatif, se traduit par 70 films à l’affiche. Au milieu de cette pléthore de découvertes (car la majorité d’entre elles sont inédites dans nos salles, et ce festival constituera la seule occasion de les découvrir), on épinglera aussi quelques avant-premières, notamment  l’excellente nouvelle réalisation de Robert Guédiguian Une histoire de fou, ainsi que la possibilité de rattraper le fabuleux Much Loved de Nabil Ayouch.

Les festivités sont, en outre, traversées par deux thématiques fortes. Tout d’abord, un focus sur le cinéma turc, qui n’en finit plus d’engendrer des pépites. Avec la venue du réalisateur Nuri Bilge Ceylan, Palme d’or à Cannes en 2014 pour Wintersleep. Et puis, surtout, preuve que ce festival est ancré en équilibre très stable entre divertissement et engagement: un zoom avant sur le thème des migrations, qui a inspiré de nombreux réalisateurs et touche particulièrement les pays postés sur les deux rives de la Méditerranée. Le film d’ouverture sera ainsi le puissant Mediterranea de Jonas Carpignano. Ce film évoque le danger et la tragédie des traversées clandestines, tout en dénonçant les conditions d’accueil indignes des réfugiés. Un récit sans concession mais qui conserve un certain humour quand même (fan de Rihanna qui va voir ce film, prends garde à toi!), histoire de dédramatiser un brin. 

Pas d'autocensure

A l'occasion de l'ouverture du festival, les organisateurs ont voulu délivré ce message:

"Les événements qui ont récemment bousculé l'Europe mais aussi de nombreux pays méditerranéens, nous ont poussés à nous poser certaines questions. Il était difficile pour l'équipe du festival de passer sous silence l'actualité récente et tourmentée. Nous nous sommes posé beaucoup de questions et avons longuement réfléchi à notre positionnement, notre manière de communiquer. La réponse nous est apparue tout naturellement lorsqu'une journaliste nous a demandé si nous avions changé notre programmation, si nous nous étions auto-censurés suite face aux circonstances. 

Depuis toujours le festival se veut être le reflet de la Méditerranée. Depuis toujours le festival s'attelle à mettre en lumière l'histoire de ces pays en se faisant le porte parole de chacun indépendamment de leur culture. 

Depuis toujours le festival cherche à favoriser l'échange et l'acceptation de l'autre. Donc, non, nous n'avons rien changé à notre programmation. Nous avons même été conforté dans nos choix et nous continuerons à poursuivre nos objectifs de vivre ensemble et de partage, dont nous avons plus que jamais besoin. " Dont acte.

> FESTIVAL DU CINEMA MEDITERRANEEN, du 4 au 11/12. Bruxelles. www.cinemamed.be

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