
Les trois maux de la justice pénale

1. La médiatique
À travers ses commentaires sur l’actualité judiciaire parus ces vingt dernières années dans la presse, Bruno Dayez démontre que les médias ne jouent pas leur rôle. « Ils remplissent une fonction critique, mais ne sont pas représentatifs de la réalité », explique-t-il en précisant que les médias n’évoquent qu’une partie infime des procès, souvent les plus scandaleux. Il explique toutefois que la presse ne doit pas non plus être une presse de connivence comme c’était le cas avant l’affaire Dutroux. « Il faut trouver le juste milieu », dit-il.
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2. Le victimaire
Le monde judiciaire donnerait de plus en plus de place aux victimes lors des procès. « Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi », lance Bruno Dayez. Organiser une rencontre entre la victime et le coupable permettrait en effet de régler les différends d’eux-mêmes. Par contre, avertit l’avocat, il faut faire attention à ne pas remplacer le juge par la victime. Ce serait un peu ce qu’il se passerait si la RTBF et RTL étaient autorisés à diffuser le procès de Bernard Wesphael (député wallon inculpé pour l’assassinat de sa femme) comme ils l’ont demandé. « Si on diffuse des procès à la télévision, ça devient du lynchage. »
3. Le sécuritaire
Bruno Dayez regrette aussi la justice punitive, basée sur la dangerosité des gens, qui implique forcément un passage par la case « prison ». « Mais c’est aussi une manière d’assurer la sécurité de la société, ajoute l’avocat. La justice parie sur l’avenir d’un individu. Les peines pénales ont donc une vocation préventive et… absurde car on ne peut pas prévoir l’avenir de quelqu’un. » De plus, il soutient que penser en terme de sécurité sociétale est absurde vu qu’un individu sort de prison plus endurci que lorsqu’il y est rentré. « La prison est une usine à récidive », résume enfin Bruno Dayez.