
Le dernier clip de David Bowie était-il son message d'adieu?

Look up here, I’m in heaven. Ce sont par ces mots que David Bowie commence Lazarus, le plus beau morceau de son dernier disque enregistré à New York. Troisième extrait de Blackstar, Lazarus est aussi le dernier clip dévoilé du vivant de l'artiste. Et à y regarder mieux, ce clip pourrait être le dernier message envoyé par un artiste se sachant certainement condamné.
Amaigri, marqué par la maladie, David Bowie est sur un lit blanc, dans une pièce blafarde. Chemise blanche, bandeau sur les yeux. Couvertures. C'est un vieillard. Et puis, cette armoire qui l'avale, cette tête de mort qui le regarde écrire. Cette femme immonde sous le lit. Bowie exulte une dernière fois. L'inspiration est là mais le corps ne suit plus. Bowie croule sous la table mais se redresse. Et puis, ce final: Bowie debout, le visage fatigué mais le corps dansant encore. Dans cet habit noir et blanc. Noir comme la mort? Et cette armoire qui l'avale. Qui l'engloutit. Pour toujours.
A la sortie du clip, notre spécialiste musical Luc Lorfèvre écrivait: "Dans Lazarus, Bowie impose sa voix de falsetto sur une rythmique qui réussit le challenge d'évoquer à la fois Joy Division et The Cure. Un saxophone jazz, celui de Donny McCaslin, que Bowie avait découvert dans un club du West Village, ajoute au charme de la chanson. La réalisation du clip de Lazarus a été confiée à John Renck qui avait aussi signé le court métrage de dix minutes illustrant le morceau Blackstar."