
Earth, Wind & Fire perd son chanteur

Réduire Earth, Wind & Fire à Boogie Wonderland, September et Let’s Groove serait faire honneur aux sonos de mariage mais injuste à l’égard de Maurice White, son leader fondateur, décédé hier à l’âge de 74 ans. Grand prêtre de shows pharaonesques, parfait pour illustrer son funk spatial aux accents grandiloquents, Maurice White est d’abord un musicien de jazz qui a fait son école du rythme au sein du Ramsey Lewis Trio, du nom de ce pianiste génial qui a fait du groove une religion. White fonde Earth, Wind & Fire en 1969 et explore des pistes qui donneront un son métissée, fait de croisements entre influences africaines, brésiliennes et caribéennes.
Les premiers albums du groupe, véritable machine à funk, sont tous marqués par cette volonté de recherche et de nouveauté. Il faut attendre le milieu des années 70 pour voir l’ensemble se diriger vers des titres plus directs, plus mainstream et, pour être clair, plus disco. Accompagné d’un deuxième chanteur – le formidable Phil Bailey au timbre de falsetto (par ailleurs responsable du tube en duo avec Phil Collins Easy Lover), Earth Wind & Fire multiplient les hits - les déjà cités auquel il faut ajouter le très marquant Fantasy, sorte d’odyssée de science-fiction disco-planante, mais aussi le come-back fracassant de Boogie Wonderland, dansé par Omar Sy dans le film Intouchables. A partir des années 80, le groupe espacera ses tournées et commencera à capitaliser sur ses tubes, incontournables sur les pistes de danse des réveillons et des fêtes d’entreprises, appels d’offres d’un best of plusieurs fois réédité. Atteint de la maladie de Parkinson, Maurice White est mort dans son sommeil à Los Angeles. C’est son frère et membre d’Earth Wind & Fire, Verdine White. The show must go on. Donc : let’s groove.