
Des manuels scolaires trop sexistes

Sur initiative de la ministre des droits des femmes Isabelle Simonis (PS), la Fédération Wallonie-Bruxelles a récemment mené une étude sur un échantillon de 43 manuels scolaires pris au hasard dans deux librairies liégeoises "régulièrement fréquentées par les acteurs de l'enseignement". Résultat : un ouvrage sur deux reproduirait des situations et des comportements stéréotypés. Selon une autre enquête du mouvement d'éducation Cemea, les hommes sont deux fois plus représentés que les femmes dans ces ouvrages. Quand il s'agit de personnages célèbres, la proportion d'hommes grimpe même à 87 %.
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Maman infirmière, Papa médecin
Les femmes sont davantage des princesses, des sorcières ou des mères de famille. Elle représentent 70 % des adultes qui s’occupent des tâches ménagères et des enfants, les hommes étant trop occupés à travailler dur au bureau ou à bricoler dans le garage. Et quand les femmes travaillent, elles occupent principalement des métiers d'esthéticiennes, d'institutrices ou d'infirmières. À l'inverse, 82 % des scientifiques, des bouchers, policiers ou des médecins sont des hommes.
Le sexisme des manuels scolaires toucherait également les enfants. Les garçons font du sport, se bagarrent et sont bien souvent turbulents. Les filles, elles, préfèrent se faire belles, jouer à la poupée et se poser calmement pour dessiner. Autre constat révélé par le Cemea : les garçons sont plutôt forts et courageux, mais négligents, tandis que les filles sont sensibles, mais fragiles et superficielles.
Tout ça ne représente évidemment pas la réalité. Les députés francophones devraient voter le décret proposé par les Ecolos Barbara Trachte, Hélène Ryckmans et Christos Doulkeridis, le 8 mars prochain, en gardant à l’esprit que les enfants intègrent et banalisent les discriminations sociales dès leur plus jeune âge.